Sex Maniak

Ce second volume de la collection Fumettix rassemble 4 histoires écrites et dessinées par Mario Janni, sous le pseudo d’Eros !
"Saloperie de chatte", un séducteur sur le retour accepte un jeu érotique, s’il arrive à finir un puzzle mettant en scène une magnifique modèle, elle se donnera à lui…
"Autant se faire une raison", deux gardiens de nuit s’interrogent sur la fidélité de leur femme, pendant que ces dernières en profitent pour aller retrouver des inconnus dans des boites de nuit et plus si affinité…
"Minus 1er", un capitaine d’intendance qui mène sa troupe de bras cassés à la baguette s’imagine être le descendant d’Alexandre le Grand. Il croit alors être dans la peau de l’empereur et donc de pouvoir profiter de ses belles esclaves…
"Envoyez la luxure !", un chef d’entreprise confie à son ami cordonnier qu’il aime profiter de sa position pour se taper les jeunes secrétaires qui viennent postuler, de son côté le cordonnier a la visite d’une magnifique inconnue, très pressée à qui il finit par prêter une paire de chaussure… Mais ça n’est que le début, surtout qu’ensuite les femmes des deux amis entrent elles aussi en scène !

Par fredgri, le 3 décembre 2019

Publicité

Notre avis sur Sex Maniak

Mario Janni a participé à l’âge d’or des fumetti pour adultes que l’on retrouvait en France dans les titres publiés par Elvifrance, par exemple ! Il demeure l’un des artistes les plus productifs du genre, de la fin des années 60 au début des années 1990 !

Ce nouveau volume de la collection Fumettix (qui nous a proposé, en aout dernier, "Pornostar" de Romanini) nous présente quatre récits assez courts, parmi la multitude que l’artiste a dessiné durant les années 80 (et traduit justement dans Maniak, chez Novel Press, au début des années 90). Tout de suite, on remarque que Janni ne se contente pas de simplement reprendre les schémas narratifs habituels à ce style d’histoire, il y mêle un humour assez décalé qui présente des personnages qui sortent des grands canons de la beauté. Les véritables héros ne sont d’ailleurs pas ceux qui sont parfaits, mais bel et bien les losers qui commencent à perdre leur forme en vieillissant, qui n’ont pas le même succès que leurs copains, voir même se font cocufier sans remord par leur épouse… De plus, je trouve qu’il y a aussi pas mal d’originalité dans ces intrigues, avec une vraie volonté de ne pas s’enfermer dans des codes pour tranquillement proposer quelques choses d’un chouilla plus poussé !
Ça reste malgré tout du fumetti dans la grande tradition, mais on ne s’embête réellement pas en plongeant dans ces planches, surtout que le style graphique de Janni est très sympathique, même si je lui préfère sa période Maghella ou ses épisodes de César ou d’Ulysse (d’ailleurs, on peut se demander si Dynamite ira jusqu’à rééditer ces histoires ?).
C’est léger, pas con du tout et on aurait envie d’en lire davantage !

En tout cas, une nouvelle fois, cette collection que l’on pourrait désigner comme patrimoniale est particulièrement bien éditée. Un format poche, du rédactionnel très éclairant et un soin porté à la qualité de l’objet qui fait plaisir !
Le genre est davantage reconnu depuis quelques temps, avec même des articles dans les Cahiers de la BD. Grâce, notamment, à des rédacteurs émérites comme Bernard Joubert qui démontent qu’au delà du filtre sulfureux, la BD dite "pour adulte" a une vraie histoire, avec des boites d’édition historiques, des auteurs, des maîtres et tout un tas de sous genres !

En attendant, je ne saurais assez vous conseiller de vous pencher sur cette collection qui promet d’autres volumes tout aussi intrigants !

Par FredGri, le 3 décembre 2019

Publicité