Sha (Intégrale)

Au XV° siècle, une jeune femme est accusée de sorcellerie, et brûlée vive, elle jure de se venger de ses bourreaux…
Au XXI° siècle, à New Eden City, une jeune policière commence à avoir des visions, et voit des démons. Des meurtres par une mystérieuse ombre commencent, l’inspectrice Duffy et son collègue mènent l’enquête, dans une ville qui est bien loin de porter le bon nom…
Dans une ville futuriste-fantastique, avec des robots, des drogues, des émeutes, des psys, de la télé-évangélisation, des exécutions télévisées, des matchs de foot hyper violents et j’en passe… Le cadre est planté, bien planté d’ailleurs, avec cette atmosphère glauque bien lourde, sorte de chaleur moite, Mills nous emmène dans l’Amérique du futur, avec un mélange fantastique, des réincarnations et une trame un peu religieuse, ou critique de la religion… que je vous laisse découvrir.

Par Siam l'Archiviste, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Sha (Intégrale)

Ce n’est pas une surprise lorsque l’on a déjà lu des bandes dessinées scénarisées par Mills, on s’attend toujours à voir une petite parcelle de religion sous jacente. Dans Requiem, les morts deviennent vampires et au lieu de vieillir rajeunissent, androgynes au service du mal, contre le bien… Dans Slaine, un mélange de dieux confus apparaît. Et dans Sha, nous voilà aux prises avec les sorcières, les forces de la nature, les esprits, et les psys. Dans cette bande dessinée, l’église est toute puissante, colonise des planètes, exécute les criminels, et régit le pays, par le biais du président des Etats Unis, ou son équivalent.
Au delà de la forte connotation du pouvoir religieux, Mills effectue une critique assez rude de l’Amérique (on peut comprendre, il est anglais et apprécie les français lol). Au premier coup d’oeil, le scénario, magnifiquement servi par les dessins de Ledroit, montre bien cette critique virulente mais correcte néanmoins (car tempérée par l’étiquette « futuriste »). Le Mac Do est descendu avec une petite réplique genre : « en cas de problème contacter le centre anti-poisons… ». La TV devient l’instrument de contrôle des masses, la drogue circule quasi à l’air libre, la viande est élevée sans cerveau dans des cuves gigantesques, et j’en passe…
Les graphismes, habitude du dessinateur Ledroit, ne sont pas clairs, mais c’est ce qui fait leur beauté. On contemple le fouillis des cases, tous ces tons sombres, ces teintes à demi effacées, cette apparence de fouillis désorganisé… Mais à y regarder de plus près, le résultat est parfait, colle au scénario, et on relit encore et encore certaines planches, à la fois pour le plaisir des yeux ou de quelques répliques. Comparé au travail sur les Chroniques de La Lune Noire, c’est 10 fois mieux … au bas mot…
A découvrir d’urgence, d’autant plus que l’intégrale comprend un petit port folio avec des esquisses, sublime !!!

Par Siam l'Archiviste, le 7 avril 2003

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