Shadow Hills

Le récit se déroule sur deux périodes différentes. D’une part on suit la jeune Dana qui découvre un jour un garçon allongé par terre, dans la forêt. Elle décide de l’aider en le cachant dans la grange familiale. Quand l’inconnue l’entraîne, plus tard, dans les bois, en direction des grottes qui vont sous la ville, elle le suit…
Des années plus tard, sa sœur; Anne; vit avec sa mère, traumatisée depuis la disparition de Dana. Elle travaille dorénavant au Diner de Shadow Hills, quand soudain une mystérieuse substance noire commence à recouvrir tous ceux qui boivent de l’eau du coin. La ville est rapidement déclarée en quarantaine, et tous cherchent un remède pour sauver les contaminés…

Par fredgri, le 11 mars 2024

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Notre avis sur Shadow Hills

Shadow Hills est un album qui me laisse dubitatif.
Autant j’ai plus ou moins apprécié les ambiances, autant globalement la réalisation m’a sans cesse sorti des planches.

Tout d’abord, le scénario.
On se trouve donc entre deux récits qui se déroulent dans des temporalités différentes, avec deux héroïnes qui sont sœurs jumelles, Dana et Anne. On voit Dana découvrir un jeune garçon, muet, évanouit dans la forêt, elle lui vient en aide, le cache dans la grange, près de sa maison et essaye de percer son secret. Un jour, elle le suit dans des grottes avoisinantes et disparait. Des années plus tard, profondément marquée par la perte de sa sœur, Anne s’occupe de sa mère invalide et travaille dans le Diner de la ville. De cette façon, elle connait absolument tout le monde. Une mystérieuse épidémie se déclare, plongeant la ville dans le chaos. Sean Ford développe ainsi deux trames qui ne semblent pas avoir grand chose à voir l’une avec l’autre, mais qui vont finir par se rejoindre.
Cependant, on n’a pas forcément d’explications pour tous ces évènements. On parcourt ces intrigues, complètement en retrait, comme si on écoutait une sorte de voix monocorde, sans chaleur. L’auteur ouvre des pistes sans les exploiter, sans aller plus loin. On a du mal à simplement s’attacher à tout ce petit monde, il n’y a guère qu’Anne, Rosie la policière ou la jeune Jen qui sortent du lot, plus concernées par ce qui arrive à la ville.

Le graphisme.
Même constat de froideur, de désincarnation. Ford livre le minimum syndical, sans travailler outre mesure ses cadrages, sa narration, histoire, peut-être, de plus mettre en scène la tension générale, par exemple. Et c’est assez surprenant, car on sent bien que justement ce qui semble l’intéresser c’est l’ambiance d’urgence qui prend le récit, ce sentiment de ne pas tout comprendre, d’être perdu dans une intrigue à la Lynch. Mais encore une fois, cela ne va pas très loin.

Un album qui déconcerte, car on devine un gros potentiel dans le scénario, une matière qui aurait pu davantage ressortir et au final on obtient un album sans puissance.
Dommage.

Par FredGri, le 11 mars 2024

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