SHEÏD
Le piège de Mafate

Après une mission réussie et un long vol sans éclat avec comme seul compagnon muet Uthan, l’ancien légionnaire Sheïd revient à Mafate, la Capitale de l’Empire. Une fois la faille franchie, son navire continue sa lente descente pour atteindre les bas quartiers où se trouve son commanditaire Mhaus. Ce dernier l’accueille chaleureusement et après réception du colis que Sheïd devait lui livrer, lui propose un nouveau marché, celui de récupérer un vieillard inoffensif, Maître Pradhi, vivant dans le quartier des Ministères de l’Empire. Eu égard à la simplicité de l’affaire et à la haute récompense promise, l’ancien militaire accepte le deal. Malheureusement pour lui, au moment où il fait la reconnaissance des lieux, Sheïd a la désagréable surprise de voir sa cible menacée par Liar, le fils ambitieux de Mhaus. L’ancien de la légion tente de s’interposer mais en vain, le vieil homme est mortellement blessé suite à l’apparition de sa petite fille Nyl. Dans ses derniers instants, la victime supplie Sheïd de protéger la fillette, cette dernière étant détentrice d’un terrible secret que beaucoup souhaiterait lui soutirer. Promis à être poursuivi par la milice, Sheïd et Nyl n’ont plus qu’à fuir.

Par phibes, le 21 novembre 2020

Publicité

Notre avis sur SHEÏD #1 – Le piège de Mafate

Après avoir œuvré sous l’aile protectrice de Christophe Arleston avec Les forêts d’Opale et assurément bénéficié de ses hauts conseils sur la création d’univers, Philippe Pellet décide de faire cavalier seul. Sans trop s’éloigner toutefois de son ami, il intègre sa maison d’édition Drakoo et nous invite à une nouvelle aventure d’heroic-fantasy qui doit se dérouler en trois tomes.

Ce premier volet pose l’histoire sans vraiment trop en dire. En quelques planches, l’intrigue est installée. Cette dernière semble se rattacher à un soulèvement populaire dans une région lointaine appelée Le Grand Brûlé qui fournit un gaz essentiel à l’Empire et à une explosion d’un bastion militaire énigmatique. C’est donc par le truchement de Sheïd, le héros de cette histoire, un mercenaire charismatique, que l’on va tenter d’y voir plus clair.

Cette ouverture, qui se nourrit de cet exotisme que l’on a pu apprécier dans la saga des forêts d’Opale, se veut bien engageante puisqu’elle a l’avantage de nous introduire, pour l’instant, dans la découverte d’un monde atypique (externe et interne jusqu’au plus profond de ses entrailles), un empire où humains et non humains se croisent, et dont la gestion est confiée à un haut Conseil. L’équipée mise en avant, anime dans une belle fluidité des personnages à prime abord intéressants tels Sheïd, Nyl (côté gentils) et Mhaus, Liar (côté méchants). Elle se veut accompagnée d’une bonne dose d’actions et plus particulièrement d’un enchainement de situations qui vont faire naître une belle course-poursuite et aboutir sur un excellent cliffhanger fort bien amené.

Sur la partie graphique, Philippe Pellet se révèle toujours aussi adroit. L’artiste continue à nous émerveiller de son trait ô combien précis et fourmillant de détails. La Cité de Matafe est par exemple des plus impressionnantes dans sa haute représentation à consonances arabes très fouillée que l’on peut apprécier de la « simple » vignette à la double planche. Les personnages ont aussi fait l’objet d’une très belle recherche dans leurs apparences soignées, se révélant dans une authenticité profitable. Le tout étant relevé par une colorisation lumineuse et pleinement efficace de Tanja Wenish.

Une aventure qui commence remarquablement et qui, au regard des indices découverts, semble nous préparer à quelque chose de gros. On attend le deuxième tome avec impatience.

Par Phibes, le 21 novembre 2020

Publicité