SHERLOCK HOLMES CONTRE ARSENE LUPIN, tome 1
La quête d'éternité

Alors que Sherlock Holmes jouit d’une certaine quiétude à la campagne, il reçoit la visite de son frère Mycroft. Ce dernier vient solliciter son aide pour les potentialités d’un vol de cargaison par l’organisation Moriarty à bord du train reliant Douvres à Londres. L’analyse qui en découle permet au haut fonctionnaire de mieux anticiper le larcin présumé. De son côté à Paris, Arsène Lupin visite avec sa complice Nelly la bibliothèque de l’Arsenal pour lui soutirer quelques pièces uniques. Mais son opération est contrariée par l’arrivée de la police et le gentleman cambrioleur se doit de prendre la tangente. Or, en revenant à sa propriété, Lupin découvre qu’elle a été mise à sac et apprend qu’un certain Moriarty, qui a fait intervenir la police à l’Arsenal, l’invite à venir à Londres afin de lui lancer un défi. Cette mystérieuse invitation suffit au larron pour exciter sa curiosité et à prévoir son déplacement. Quel est donc le défi en question ? Qui est donc cette organisation Moriarty ? Ce qui est sûr c’est que cette dernière a décidé de mettre en opposition le fameux limier Sherlock Holmes au distingué cambrioleur Arsène Lupin.

Par phibes, le 21 juin 2025

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Notre avis sur SHERLOCK HOLMES CONTRE ARSENE LUPIN #1 – La quête d’éternité

A la faveur de cette nouvelle saga, le scénariste Denis-Pierre Filippi à qui l’on doit des séries telles John Lord, Nouveau Monde, Colonisation, Prima Spatia et bien d’autres encore, s’est décidé à faire télescoper deux personnages clés de la littérature dont les notoriétés se sont développées des deux côtés de la Manche. Le premier, français, élaboré par le romancier Maurice Leblanc, est le fameux gentleman cambrioleur Arsène Lupin. Le second, britannique, créé par l’écrivain Sir Arthur Conan Doyle, se nomme Sherlock Holmes, personnage hors pair pour élucider des enquêtes criminelles.

La confrontation de ces personnages n’est certes pas inédite, tout d’abord dans la littérature policière (Maurice Leblanc l’avait déjà évoquée) et ensuite dans la bande dessinée (elle a déjà été évoquée récemment chez Bamboo sous le couvert d’Alain Janolle et Jérôme Félix. Malgré tout, compte tenu de la symbolique forte de ceux-ci, il est toujours très agréable de les retrouver dans des aventures diverses.

Ce premier tome reprend donc séparément ces deux grandes figures pour les faire très rapidement se retrouver dans une affaire soigneusement concoctée autour d’une organisation qui, bien sûr, est en lien avec l’univers holmien. A cet égard, Denis-Pierre Filippi s’est employé à respecter la partie historique de cet univers tout en s’appuyant sur les caractéristiques propres à chacun des personnages. L’antagonisme que le titre de l’album évoque va bientôt se décliner sous la forme d’une association volontairement un peu tendue et remarquablement soupesée qui va perdurer tout au long du récit. Le résultat de celle-ci est excellent car elle fait naître une certaine complémentarité bien subtile face à un adversaire insaisissable, ayant toujours un coup d’avance.

Il va de soit que le suspense est de mise, via une intrigue qui se veut rythmée et rebondissante à souhait. Quel que soit les personnages, le choix des dialogues est très profitable, ces derniers se déclinant dans une forme élégante très bien travaillée, et matérialisant les grandes capacités d’anticipation et d’analyse des deux limiers.

Graphiquement, Roger Vidal qui nous a ébloui dans son dernier one-shot La petite fille et le postman, revient en forme dans cette production policière. Le travail effectué demeure de belle qualité, dévoilant une remarquable propension dans la construction aiguisée des décors victoriens et dans l’animation de personnages profonds, au charisme bien enchanteur. Epaulé par Léa Chrétien, l’artiste joue adroitement sur les couleurs et offre, à la faveur de cet ensemble pictural, une vision bien concluante.

Une quête policière comme on les aime, subtile dans son développement, qui a le privilège de mettre en présence deux sommités de la littérature intemporelles. Vivement la suite !

Par Phibes, le 21 juin 2025

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