SHIORI & SHIMIKO
La tête décapitée

 I-no-Atama aurait tout d’une petite ville de banlieue ordinaire si elle n’était pas peuplée par toute une ribambelle de personnages grotesques autour desquels se produisent sans cesse toutes sortes d’évènements occultes. Les pauvres Shiori et Shimiko ne sont pas au bout de leurs émotions !
 Imaginez une tête décapitée qui nage dans un aquarium, un gros matou qui se transforme tout à coup en humain et qui continue à attraper des souris, à sortir par la chatière et à faire dans sa caisse, une petite fille prénommée Cthulhu qui court après son petit monstre de compagnie répondant au doux nom de Yog Sothoth, des centaines de petites créatures ailées qui se multiplient en dansant la ronde… (Résumé de l’éditeur)

Par François Boudet, le 5 février 2011

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Notre avis sur SHIORI & SHIMIKO #1 – La tête décapitée

 Depuis deux ans à peu près, nous avons droit en France à des traductions de mangas d’horreur (Kowaï manga) : du Manoir de l’horreur aux ouvrages de Maruo en passant par La femme défigurée ou Hideshi Hino… La tête décapitée s’ajoute à cette liste.

 Au premier abord, le dessin de ce premier volume de la série Shiori &Shimiko n’est pas très attrayant ; il semble même assez médiocre. Mais finalement, il possède tout de même une certaine solidité et n’est pas totalement déplaisant. Qui plus est, il sert parfaitement la narration.

 L’ouvrage est composé de dix histoires courtes de vingt pages chacune. Comme entendu dans mon introduction, celles-ci représentent des histoires d’horreur ou de fantastique. Elles ont été prépubliées au Japon entre 1995 et 1996 dans le bimestriel de récits d’horreur pour jeunes filles Nemuki des éditions Asahi Sonorama ; ce qui explique que les deux personnages principaux soient des héroïnes, deux jeunes lycéennes.
 Dans sa postface, l’auteur nous dit que son objectif n’était pas tant de faire des histoires terrifiantes que d’instaurer un climat décalé. Ajoutez à cela des références bienvenues à la littérature fantastique : Edgar Poe, Lovecraft, + des écrivains japonais comme Dan Itchi, Kajii Motojirô, etc…

 Le résultat est relativement probant, pourvu que vous ne vous embarrassiez pas de graphismes trop sophistiqués et que vous préfériez les histoires plutôt directes. La tête décapitée m’a rappelé la lecture des petits formats d’horreur de Elvifrance dans les années 80, comme la série des Incube par exemple (en moins hard tout de même) ; ce qui est ma foi sympathique… N’hésitez pas à jeter un œil sur ce titre. Je lirai à l’occasion le tome deux.

 Né en 1949, Daijirô Morohoshi fut couronné en 2000 du 4ème Prix culturel Tezuka Osamu pour son œuvre la plus ambitieuse, Saiyû yôen den, une adaptation du célèbre roman chinois La Pérégrination vers l’Ouest.

Par François Boudet, le 25 octobre 2006

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