SHRIMP
Le grand large

 
Romance impossible et humour sont rapidement rejoints dans cette bande dessinée par de la science-fiction tout à fait burlesque remettant sur les rails pour l’occasion un communisme de masse "à la Chinoise" qui va donner le rythme et le ton de ce début d’aventure. Le gouvernement de l’Empire du Milieu, ayant découvert au Tibet une faille lui faisant craindre que la Chine soit rayée de la carte, décide en effet de se la jouer Arche de Noé (ou Arche de Mao, comme qui dirait !) et d’envoyer aux confins de l’espace un échantillon choisi de sa population pour que la Chine et sa culture survivent !

Au milieu de tout ça, un petit Bruxellois joue le rôle du cheveu dans la soupe. Usurpateur accueilli on ne peut plus froidement par ses très nombreux et inquisiteurs compagnons de voyage – tous Chinois –, Albert va devoir trouver sa place dans cette assemblée formatée et il se pourrait bien que ses talents de cuisinier ès-crevettes soient pour lui le moyen de se faire accepter plutôt que d’être zigouillé, voire de devenir important aux yeux de la belle Mia qu’il aime en secret et qui, je vous le donne en mille, est du voyage.

Shrimp (crevette, en anglais – on ne saura pas comment ça se dit en chinois), est réalisée par trois auteurs dont c’est la première bande dessinée : deux scénaristes, d’une part, et d’autre part Mathieu Burnat dont le dessin semi réaliste est approprié à l’exercice et colorisé avec un peu large éventail de teintes.

Ce n’est pas forcément une lecture qu’on choisirait pour ce qu’elle promet, le burlesque étant parfois fourre-tout et donc solution de facilité. Néanmoins, ceux qui auront "pris le large" avec Albert dans ce tome 1 y auront trouvé une attirante et une intrigante originalité qui les rendra curieux de connaître la suite de l’aventure, de connaître le rôle d’Albert et de ses crevettes ou encore de connaître l’issue qui sera donnée aux visées amoureuses du héros, un intergalactique clandestin auquel on s’attache dès la première crevette.

Une bande dessinée Dargaud / My Major Company BD… Une chouette drôle de chinoiserie belge !
 

Par Sylvestre, le 16 mars 2012