Si j'avais un flingue

Ecrire une histoire courte n’est pas une chose aisée parce qu’en peu de pages il faut réussir à toucher le lecteur et la moindre erreur est souvent fatale… Avec Si j’avais un flingue, Tom se sort plutôt bien de ce périlleux exercice et le résultat final est convainquant.

L’auteur commence son histoire avec une hypothèse que l’on s’est tous plus ou moins posée un jour : qu’est ce que je ferais si j’avais un flingue ?
La construction du récit n’empreinte pas les codes classiques de la bande dessinée, ici pas de case ni de bulle, mais simplement un texte écrit à la main (avec une écriture appliquée rappelant celle d’un enfant) et un dessin illustrant le propos et rehaussé par une mise en couleur monochrome ocre. Cette sobriété apporte une certaine candeur au récit et paradoxalement lui confère toute sa crédibilité. Tom utilise astucieusement le personnage d’un enfant pour raconter son histoire et y dénoncer par là l’engrenage infernal de la violence et toute la solitude qui s’en suit pour l’auteur du drame…

Conte triste, Si j’avais un flingue, porte en lui une réflexion certes plutôt admise mais qu’il ne fait jamais de mal de rappeler. Un album qui l’air de rien renferme bien des qualités et qui n’encourage qu’à suivre le travail de Tom.

Par melville, le 21 avril 2010