Si loin et si proche

Xiaotian est étudiante à Pékin. Elle mène la vie tranquille de toutes les filles de son âge jusqu’au jour où apparaît un garçon dans un bar. De trois ans son cadet, le lycéen qu’elle n’a jamais vu la serre dans ses bras et déclare… être son fils !

Pour elle, le garçon délire totalement. Son récit va pourtant la faire flancher. Li Muzi lui raconte qu’elle est morte jeune et que son désir le plus cher a été de retrouver sa maman une dernière fois, coûte que coûte. C’est alors qu’il a été projeté dans le passé pour partager avec Xiaotian des moments privilégiés. Il n’a pour cela que trente jours devant lui.

L’étudiante doit admettre l’incroyable. Elle décide donc de lui faire partager son quotidien et le fait passer, auprès de ses amis, pour un membre de sa famille. Mais sa promiscuité avec Li Muzi et les sentiments forts qui les lient engendrent des malentendus, notamment du côté du petit ami de Xiaotian…

Par legoffe, le 2 avril 2010

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Notre avis sur Si loin et si proche

La collection “Made In” des éditions Kana s’enrichit d’un nouveau manhua destiné en premier lieu aux habituelles lectrices de shojo.

Si l’histoire apparaît, au premier abord, comme étant un récit typé fantastique, il n’en est finalement rien. L’arrivée de Li Muzi dans la vie d’étudiante de sa mère est le prétexte original à une histoire dont le décor et le contexte sont finalement assez classiques.

L’auteur nous parle ici de l’amour qui lie un enfant et sa mère, mais aussi de tous les doutes auxquels sont soumis les adolescents dans ce passage du monde des enfants à celui des adultes. Les étudiants sont aux portes d’un changement important dans leur vie, les derniers pans d’une insouciance où l’on se découvre soi, où l’on découvre les autres. Histoires d’amours et d’amitiés se croisent ainsi dans les pages, racontant le banal quotidien d’une jeune femme confrontée à l’impossible.

Ce livre est une façon imagée de parler de la bascule vers le monde des adultes, et toutes les questions que cela pose pour le jeune qui y est confronté. La façon dont tout cela est amené est, au premier abord, assez originale. Pour autant, si le récit n’est pas déplaisant à suivre, il peine à convaincre totalement. L’auteur n’a pas, selon moi, vraiment exploité l’idée de départ. Xiaotian semble trop rapidement se faire à cette situation incroyable, celle de partager du temps avec un fils qui n’est pas encore né. Une période de transition aurait sans doute aidé à rendre plus “plausible” le déroulement du scénario.

Mais le livre a aussi des qualités. Ses dessins, tout d’abord, sont d’une grande finesse et mis en couleur avec des teintes élégantes légèrement pastel. Le récit, ensuite, dispose aussi de moments plaisants et émouvants, ainsi que de passages humoristiques. Je pense notamment aux scènes où Li Muzi se fait draguer par les amies de Xiaotian alors qu’il a gardé, malgré ses apparences de lycéen, l’esprit d’un enfant de huit ans. Cela donne quelques moments cocasses.

Il y a donc du bon et du moins bon dans ce manhua. Il devrait trouver son public parmi les adolescentes, mais il décevra sans doute un peu ceux qui attendaient, à la lecture du résumé, un récit sortant vraiment de l’ordinaire.

Par Legoffe, le 2 avril 2010

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