SILENCER
Tome 1

 
Son stage de deux ans aux États-Unis était peut-être une manière de l’éloigner, à bien y regarder. Parce que bien que super efficace, elle était considérée comme un élément à problème. Un "poison", comme on dit dans le métier, dans la Police ! N’empêche que là-bas, malgré ses méthodes parfois discutables, elle avait fait le job et avait laissé une forte impression.

A son retour au Japon, Shizuka a été affectée dans un service qui ressemblait à un placard, flanquée en plus d’un supérieur voyou et pervers ! Mais cela n’allait pas la dissuader de mener sa barque comme elle l’entendait, et de montrer à ses supérieurs plus ou moins véreux qu’elle aurait des résultats, quitte à mettre un peu la panique dans leurs petites affaires…
 

Par sylvestre, le 15 juin 2018

Notre avis sur SILENCER #1 – Tome 1

 
Silencer, c’est peut-être pour évoquer le silencieux du flingue de Shizuka, mais c’est aussi un surnom qui va bien à cette héroïne qui n’a pas froid aux yeux et qui n’hésite pas à "réduire au silence" ceux qu’elle a dans le collimateur ! Dans un univers policier hyper macho, hyper sexiste et manifestement pourri, Shizuka est un électron libre qui oeuvre pour le bien mais sans s’interdire d’être spontanée et d’user de méthodes non conventionnelles, voire culottées ou dangereuses.

Shizuka est présentée d’entrée comme une allumeuse doublée d’une manipulatrice. Ou d’un élément qui mouille la chemise, c’est selon : elle accepte de "donner de son corps" quand il s’agit pour elle d’attraper sa proie ou laisse pourquoi pas son violeur commencer le travail avant de lui faire passer l’envie d’aller plus loin… Difficile d’avoir de la sympathie pour elle : dans ce contexte, on ne sait pas si on doit la plaindre ou si on doit se dire qu’elle l’a cherché. Mais très vite, on s’aperçoit qu’elle évolue dans un univers sans pitié, sans morale et sans retenue où même son supérieur est gros lourd volontiers alcoolisé qui pelote chaque paire de seins qui lui passe à portée de main ! On se rend compte qu’il lui faut donc s’affirmer de manière adaptée pour gagner sa place tout en restant intègre.

Iba, son supérieur, est du genre ripou. Il ne gagne donc pas non plus notre sympathie… Dommage, en un sens, puisque c’est le binôme de Shizuka ! (On devrait donc se le farcir un moment !) Un binôme qui n’hésite d’ailleurs pas à envoyer sa collègue à la mort en la laissant se débrouiller seule face à des grands bandits acteurs d’un immonde trafic ! Vous voyez l’ambiance !

Le comportement d’Iba, "à la #balancetonporc", fait de cette bande dessinée une BD qui devrait ne plus "passer". Encore heureux qu’il ne soit pas le véritable héros de ce manga ; on aurait des raisons de craindre le pire ! Voyons plutôt dans ces "choix scénaristiques" la brutale et caricaturale mise en place d’un "décor" dont on retiendra simplement à ce stade que tout y est très masculin et sonnant corruption. Et qu’au milieu va évoluer Shizuka, celle qui incarne la différence… Celle qui nous intéresse.

Silencer annonce être une série où des "petits flics" vont avoir affaire à de gros poissons, où le rythme est bon et où on ne manquera pas d’action. Une série proposée par les éditions Komikku où le dessin réaliste de Yuka Nagate (Hokuto no Ken – La légende de Toki, Gift…) met en images avec brio un scénario signé Shô Fumimura (Sanctuary…)
 

Par Sylvestre, le 15 juin 2018

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