SILENT LOVE
Tome 1

Les éditions Asuka (dont on retrouve maintenant les publications sous le label Kazé-Manga) étaient très certainement celles qui proposaient le plus de manga yaoi, un style s’adressant plutôt aux lectrices curieuses de voir des garçons amoureux les uns des autres ; un style un peu à part mais néanmoins émergeant, voire popularisé par des personnages de manga comme la jeune Ogiué, dessinatrice de yaoi, dans Genshiken (éditions Kurokawa). Quoi qu’il en soit, l’offre yaoi des précitées éditions Asuka grandissait encore avec l’arrivée du tome 1 de cette série Silent Love, série appelée ainsi parce qu’un des héros, Satoru, est très timide et que ceux qui l’entourent doivent, pour ainsi dire, souvent deviner (au risque de se tromper !) ce qu’il pense…

L’entrée en matière est plus que directe ! Il ne faudra en effet pas plus de deux planches à Keigo pour qu’il demande à Satoru de sortir avec lui ! Mais si cette spontanéité peut étonner, elle est aussi et surtout là pour marquer la différence de personnalités entre les deux garçons qui vont se côtoyer et s’aimer…

Les personnages Keigo et Yû (qui interviendra un peu plus tard dans ce tome 1) sont plus dominateurs. Ca ne nous étonne donc pas que ce soit Satoru qui tienne (pour schématiser, mais pas que…) le rôle de la femme dans le couple. N’empêche que tout cela va vite en besogne et que les deux garçons vont très rapidement avoir des relations sexuelles ensemble (premier baiser page 14, premier rapport sexuel page 34). Ces scènes au lit n’étaient pas forcément obligatoires. Elles auraient pu largement être remplacées par des scènes plus soft tout aussi traductrices de l’amour que les deux se vouent. Mais bon… Il y a le côté érotique qui joue dans l’accroche du lecteur ou de la lectrice, forcément…

On observera qu’on avait déjà lu dans un autre manga (un shojo, de mémoire) une scène en tous points similaires à la scène du cadeau (un porte-clé) perdu : un cadeau est fait à l’un par l’autre, ce cadeau est perdu et celui qui l’a perdu ne veut pas le dire pour ne pas blesser l’autre…

Et on appréciera, avant que le duel s’installe clairement entre Keigo et Yû, que le personnage féminin de Yurika vienne animer quelques épisodes en mettant à l’épreuve l’amour que les deux garçons Satoru et Keigo vouent l’un à l’autre…

Silent Love est pour public averti en cela qu’il traite de relations homosexuelles. Comme souvent dans ce genre de lectures, ce manga est aussi (et avant tout, finalement ?) une chronique de la vie quotidienne de personnes "aimant autrement" que tout lecteur pourra aborder sans avoir peur de tomber dans de la pure pornographie.
 

Par Sylvestre, le 11 mars 2010