SILLAGE
Monde Flottant
Retrouvée par un huissier envoyé par Sillage, Nävis, qui n’a plus le droit d’utiliser les capacités acquises au sein du convoi spatial, doit refaire appel Ehmté-Ciss-Ron, l’avocat qui lui a évité la prison après l’affaire du vaisseau amiral.
Celui-ci va proposer un pacte à la belle terrienne : devenir un agent à son service. Et cela commence par une première mission, qui permettra à Nävis de retrouver un de ses amis que la Constituante lui à interdit de voir, sur une planète totalement étrangère aux coutumes inhabituelles et où faction impériale et traditionaliste s’affrontent dans de sanglants combats.
Sillage semblerait d’ailleurs ne pas être étrangère à ces affrontements, et trouverait même son compte dans cette affaire…
Par VincentB, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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Sortie :
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ISBN :
2756011843
Notre avis sur SILLAGE #11 – Monde Flottant
Comme tous les ans à la même époque et ce depuis 10 ans (!), le Sillage nouveau toujours très attendu est arrivé !
Toujours sous la forme d’un one shot, ce nouvel album reprend la formule un nouveau tome avec une nouvelle planète (et donc une nouvelle culture à découvrir) et une nouvel intrigue.
Et après Les Chroniques de Sillage spécial Japon, Morvan reste sur sa lancée nippone pour nous présenter une planète fortement inspirée du Japon médiéval.
On était habitués à ce que Morvan crée des analogies entre notre monde et celui de Sillage, cet album ne fait pas exception à cette règle régissant la série mais cela n’est pas forcément particulièrement subtil dans cet album. Cependant, la vision que Morvan nous offre du monde occidental peut être parfois intéressante, même si elle n’est pas vraiment originale. On voit par exemple dans une scène Nävis envoyée en tant que journaliste visiter la planète mais selon un parcours extrêmement contrôlé, offrant une vision fortement positive de la planète, cela ne vous fait penser à rien ?
Bref, rien de bien original de ce côté-là, là où l’album s’avère intéressant par contre, c’est ce qui concerne le personnage de Nävis. On s’en doutait, après les deux précédents albums aux évènements tragiques et particulièrement forts, Nävis a évolué.
Et Morvan à choisi une manière très intéressante de nous le montrer. En effet, il y a une ellipse entre le tome 10 et ce tome 11, et les évènements qui se sont déroulés entre ces deux albums nous sont livrés petit à petit dans l’album, et au fur et à mesure que l’on comprend ce qui s’est passé on découvre une Nävis reforgée par ces évènements. Bien que n’ayant pas perdu son éternelle naïveté, celle-ci semble mieux la maîtriser, contrairement à son sens parfois ennuyeux du bien et du mal et de la morale en générale (mais cet album risque de faire encore évoluer les choses de ce côté-là). On découvre donc ici une Nävis plus mûre, autant mentalement que physiquement puisque la jeune fille a encore grandi, et on la voit encore évoluer dans cet album. Ses idées féministes (un thème déjà abordé dans de précédents albums), ne manqueront pas d’évoluer par exemple. Nävis perd peu à peu son caractère hérité d’une assimilation trop rapide des règles d’une civilisation entière qu’elle a trop vite absorbée pour en saisir tous les tenants et aboutissants. Nul doute qu’il reste encore beaucoup de choses à apprendre pour la jolie terrienne, et nous, chanceux lecteurs, allons continuer d’assister à son parcours.
En ce qui concerne l’intrigue de cet album, celle-ci tient bien la route et est intéressante. Néanmoins, il reste une impression de manque suite à la découverte de la planète. La longue introduction nécessaire pour combler l’ellipse et lancer cette nouvelle aventure a dû laisser trop peu de place à un véritable développement de tout ce que Morvan aurait pu aimer mettre dans ce tome. La conclusion de l’intrigue se passant sur la planète est aussi peut être un peu trop rapide.
Du côté du dessin, Buchet nous offre un travail égal à lui-même, c’est-à-dire très satisfaisant. Cet album prenant pour référence le monde nippon, qu’il connaît très bien puisque y vivant une partie de l’année, lui a plus donné l’occasion d’offrir de belles cases que le précèdent tome se passant sur une planète recouverte d’un désert aride.
On notera au passage une très belle scène sous la pluie ainsi qu’un nouvel exemple de l’inventivité de Buchet en ce qui concerne le découpage.
Ce nouveau tome de Sillage, s’il ne se hisse peut être pas parmi les meilleurs de la série, est un bon album.
L’humour est toujours présent, on fait le point sur Nävis tandis même qu’elle continue d’évoluer, mais l’intrigue de l’album n’est peut être pas assez développée, de même que la culture de la nouvelle planète. Nous avons sûrement et principalement ici un tome de maturation pour l’héroïne qui marque également un tournant pour la série.
Une nouvelle Nävis, tout de même fidèle à elle-même, et une nouvelle situation initiale pour les albums à suivre : serait-ce une nouvelle direction pour sillage ?
Quoi que soit la réponse à cette question, les amoureux de la série telle qu’elle est aujourd’hui seront rassurés de voir que même si beaucoup de choses ont changé, la base devrait rester fondamentalement la même.
Par VincentB, le 4 octobre 2008