Silver Surfer : L'obscure clarté des étoiles - Edition noir & blanc

(Silver Surfer : Dangerous artifacts)
Galactus convoque le Silver Surfer afin qu’il aille récupérer une mystérieuse et puissante source d’énergie qui se trouve au cœur d’une comète. De son côté, Thanos engage White Raven, une redoutable mercenaire, en lui confiant la même mission… Tous deux se retrouvent donc face à face, pour s’affronter.

Par fredgri, le 8 avril 2024

Notre avis sur Silver Surfer : L’obscure clarté des étoiles – Edition noir & blanc

L’histoire de ce volume est finalement assez complexe.
Au début des années 90, John Buscema découvre, lors d’un festival italien, le travail de Claudio Castellini. Enthousiasmé, il en parle à Tom DeFalco, alors éditeur en chef de Marvel, qui propose au jeune italien de travailler pour le marché américain, en lui demandant sur quel personnage il souhaiterait œuvrer. Castellini choisit le Silver Surfer. DeFalco se tourne vers Ron Marz, qui scénarise la série dédié au super-héros d’argent et lui commande une histoire qui pourrait permettre à l’artiste de montrer tout son talent.
Seulement, Castellini peaufine à l’excès ses planches, car c’est en quelque sorte un rêve qui se réalise pour lui, il ne veut pas louper cette ocacsion. Les délais sont explosés et lorsqu’il amène tout ça à son éditeur, DeFalco n’est déjà plus en place et la nouvelle équipe ne considère plus le projet comme une priorité. Il était initialement prévu de proposer une édition grand format, avec des couleurs soignées et une autre édition en noir et blanc, mais tout est chamboulé et la parution en Prestige Format en 96 ne rend absolument pas justice au trait de Castellini. Il faudra ensuite les efforts des éditions italiennes, espagnoles, allemandes et serbes pour avoir l’occasion de voir une version définitive, retravaillée par l’artiste lui-même qui a pu ainsi fignoler certains détails, reprendre certaines cases…
L’album qui en résulte, reprise donc de l’a’ultime version serbe, est tout bonnement un vrai bijou…

Car, autant le scénario de Marz est intéressant et bien mené, autant cela reste très classique dans la forme et volontairement restreint à son rôle de prétexte pour servir le dessin de Castellini. Toutefois, Marz connait suffisamment bien son boulot pour proposer une intrigue accrocheuse qui fonctionne parfaitement.

Malgré tout, et cela est encore plus évident avec cette édition en noir et blanc, le centre de tout le volume c’est le travail extrêmement impressionnant de Claudio Castellini qui, certes, assume complètement ses influences américaines comme John Buscema ou Neal Adams, mais il les transcende aussi par l’énergie qu’il ajoute, et ce petit quelque chose de plus expressionniste dans le trait, dans les petites déformations ou exagérations qu’il force avec ses cadrages.
On est complètement fasciné par ces planches bourrées de détails, par ces combats qui dépoussièrent littéralement l’héritage des grands anciens, un peu comme ont pu le faire avant lui des gens comme Bart Sears ou actuellement Daniel Warren Johnson, James Harren… De l’énergie à l’état pure, mais avec un sens du détails éblouissant.
Cette édition en noir et blanc est un pur bonheur pour les yeux. Débarrassé des couleurs, le trait en ressort plus fin, plus beau.

Par contre, en effet, la profusion de détails peut parfois gêner la première lecture des cases, les plans se distinguent moins, parfois. Néanmoins, il y a aussi une très belle gestion des noirs, de la lumière. Progressivement, quand on dépasse les premières planches, cela passe beaucoup mieux.

Un album indispensable pour tout amateur de comics cosmiques, de beaux dessins et surtout du Silver Surfer !

Par FredGri, le 8 avril 2024

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