Simone de Beauvoir

Après Les matins doux (Steinkis, 2023) qui se concentrait sur sa relation avec Nelson Algren, et Bobigny 1972 (Glénat, 2024) évoquant son engagement pour la légalisation de l’IVG, Simone de Beauvoir est de nouveau mise à l’honneur par le 9^ème Art avec cette biographie éditée par Steinkis. C’est un duo d’auteures allemandes (Julia Korbik au scénario, Julia Bernhard au dessin) qui se colle au récit de la vie de la philosophe et écrivaine née en 1908.

Avec un traitement classique, on parcourt la vie de l’auteure du Deuxième sexe. Plus de la moitié de l’ouvrage est concentrée sur la période 1921-1945, à son enfance, sa jeunesse, ses rencontres, son émancipation progressive au contact de Sartre, Nizan, ou Merleau-Ponty à la faculté de Lettres de l’Université de Paris, ses amitiés, notamment avec sa copine Zaza tragiquement décédée en 1929. Les années d’après-guerre et les luttes qui l’accompagnent, ainsi que l’écriture d’une grande partie de ses œuvres, sont traitées plus rapidement.

Un éclairage intéressant sur la construction et l’évolution intellectuelle de la penseuse, bien qu’un peu longuet sur le premier tiers du livre, permet de mieux comprendre les engagements futurs de celle-ci, notamment en termes de féminisme. Le dessin de J. Bernhard est assez dépouillé, et la colorisation minimaliste avec un noir et blanc juste réhaussé de quelques teintes de jaune.

Cette biographie de Simone de Beauvoir est une lecture agréable et fluide, un bon moyen d’approfondir sa connaissance d’une femme qui marqua par sa pensée et ses prises de position le XXème siècle !

Par V. DEGACHE, le 25 mars 2024