Singeries

 
Un érudit au bout du rouleau a prémédité son suicide par overdose de lecture et est passé à l’acte, mais il n’avait pas imaginé que plutôt que la mort, c’est une nouvelle vie qu’il allait devoir vivre. En effet, ce n’est pas à son décès qu’il a assisté, mais à sa transformation… en singe !!!

Fort de ce nouvel et ô combien inattendu anonymat mais desservi par la toute relative discrétion de ses apparitions, notre homme, Franky Stein, allait pouvoir observer le monde des hommes avec un regard tout neuf. Lui qui, on imagine bien, n’avait pas dû lire qu’un seul livre de philosophie…
 

Par sylvestre, le 25 juin 2012

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Notre avis sur Singeries

 
L’idée de départ, la mutation de l’homme en singe, est bien sympathique, bien originale, et elle nous est mise sous les yeux dès les premières planches : pas le temps donc de s’y préparer ! La surprise est ainsi grande pour le lecteur, voire brutale, mais il semblerait presque que l’intéressé n’ait pas été aussi surpris ni aussi démuni que nous devant sa nouvelle condition qu’on imagine si peu facile à assumer. Tout comme ceux qu’il croisera se montreront peu étonnés par le phénomène, adultes et enfants.

Passées quelques séquences montrant le héros se découvrant singe, le récit nous embarque ensuite dans moult péripéties mettant en scène de nombreux personnages, tout aussi divers.

Si pointent parfois des appels à la réflexion sur l’homme, sur la culture, sur l’amour ou encore sur l’appartenance à une communauté ou sur le regard des autres, la cohérence du tout est assez difficile à appréhender et l’on se perd vite dans ce délire culturel graphique. Même le personnage principal finit par nous échapper (cela dit, c’est sans doute un peu à dessein), ses traits ne réussissant plus, à force, à ce que l’on soit certains de devoir voir en lui l’homme ou le singe. Et au final, peut-être aussi parce que nos capacités à philosopher sont réduites, on est vite déserté par le plaisir que la magnifique couverture avait fait naître en nous devant l’album…

L’expérience de lecture est donc assez pénible : on avance en espérant mieux comprendre, mais on accumule des visions qu’on n’arrive pas à organiser avant d’arriver à la fin ; salvatrice à la fois après ce parcours imposé pas facile, mais aussi frustrante de n’avoir point apprécié la bande dessinée à la valeur qu’ont forcément souhaité lui donner ses auteurs.
 

Par Sylvestre, le 25 juin 2012

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