SISCO
Maori blues

L’opération de rapatriement des deux agents du renseignement français qui ont saboté les installations du groupe pétrolier américain Hellibarton en Nouvelle-Zélande a échoué. En effet, Elena Nemcova, la négociatrice russe du groupe concurrent PHF qui devait épauler Sisco dans sa mission n’a pas pu résister à faire certaines révélations aux instances néozélandaises. Sentant qu’ils sont en train de perdre leur prochain contrat avec la Nouvelle Zélande, les représentants d’Hellibarton ont fait appel à la CIA pour mettre à mal leur adversaire français. Pour cela, l’envoyé de l’agence américaine doit partir à la pêche aux renseignements et commence par rendre visite à Elena Nemcova à son domicile. Là, il tombe sur Sisco, lui-même en quête de réponses. Pris au dépourvu, l’ex barbouze français lui déclare travailler pour le compte d’un groupe pétrolier russe et après avoir récupéré quelques infos lâchées par la belle blonde, accepte de faire équipe avec l’américain. Est-ce ce double jeu va être profitable à Sisco et également à ses commanditaires de la DGSPPR, et qui plus est aux intérêts français ?

Par phibes, le 30 janvier 2017

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Notre avis sur SISCO #10 – Maori blues

L’on replonge dans cette magouille corruptrice initiée par le chef de l’Etat français dans le cadre de la course à l’exploitation pétrolière. Nous retrouvons donc l’ex agent de la DGSPPR, qui, à la suite d’un marché passé avec ancien supérieur pour la sauvegarde de sa dulcinée Manon kidnappée au Soudan, s’est investi dans une mission d’exfiltration qui a mal tourné.

Faisant suite à l’épisode précédent, ce tome vient clôturer (provisoirement) les investigations ô combien délicates du personnage principal. L’on pourra se féliciter de la teneur de cette fin de récit qui confirme une fois encore la grande aptitude de Benec pour réaliser des équipées actives et bien inspirées de notre société moderne. A la faveur d’un personnage pour le moins tourmenté, assurément peu sociable mais très efficace sur le terrain, le scénariste nous offre une fin d’aventure dans l’esprit de l’affaire du « Raimbow Warrior » qui trahit un jeu dangereux mené par les plus hautes instances politiques sur un échiquier de la taille du monde.

On ne pourra que se délecter de la façon dont se déroule l’intrigue qui induit beaucoup de manipulation et ce, à tout niveau (nous sommes dans l’univers des espions). Sisco n’échappe pas à ce concept et, à l’instar de son grand patron, malmène ceux qui l’entourent et en particulier, son équipier éphémère. Tout comme le malheureux agent de la CIA, on rentre dans son jeu sans trop savoir où il nous mène vraiment, s’il en ressortira gagnant ou perdant jusqu’à ce qu’enfin, il nous affranchisse sur ses plans on ne peut plus millimétrés (le ratage de l’élimination des saboteurs par exemple).

De son côté, Tomas Legrain continue à nous régaler de ce trait réaliste qu’il use avec beaucoup d’esthétisme. Son dessin reste d’une puissance évocatrice remarquable et ce, à la faveur d’un dynamisme ambiant et d’un découpage averti très efficaces. Ses décors sont vraiment sophistiqués, appuyés en cela par des fonds que l’on pourrait croire aquarellés. Ses personnages sont toujours aussi convaincants grâce à une expressivité très bien travaillée et à des actions pleines de fougue.

Une fin de diptyque très bien amenée qui vous en met plein les mirettes et qui a la particularité de conforter la place de choix du personnage Sisco dans le paysage du 9ème art. Vivement la prochaine aventure.

Par Phibes, le 30 janvier 2017

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