SISCO
Realpolitik

A peine a-t-il retrouvé le sol français que Sisco a été mis à pied pour une durée indéterminée. Répondant à une offre d’emploi, il a le malheur de tomber dans un piège qui l’amène à être le suspect n°1 dans l’assassinat d’un VIP pakistanais. Arrêté indûment par la DCRI, il parvient lors d’une comparution chez le juge à s’échapper tout en promettant de prouver son innocence. C’est alors qu’il se réfugie chez un ancien collègue qui lui permet de se ressourcer et de se lancer dans sa quête. Qui s’acharne à le faire tomber ? Pour le découvrir, il se doit d’aller aux sources de ses déboires, à savoir à la DCRI, au service du Commandant Duquesne. Là, il pourra éventuellement trouver comment ce dernier tire ses preuves contre lui. Et peu importe la manière, la détermination de Sisco est dorénavant inébranlable. De son côté, pour le moins troublé par les agissements de son ancien agent, Dupré de la DGSPPR mène également son enquête. Il dépêche l’un de ses sbires, Paul, pour tenter de dénouer tout le faisceau d’indices qui accable Sisco.

Par phibes, le 2 octobre 2014

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Notre avis sur SISCO #8 – Realpolitik

Il n’est certainement pas bon de marcher sur les pieds du fameux Sisco. Et plus, l’ancien agent du Président se rapproche du fond (telle la loi de Murphy), plus il trouve l’énergie pour rebondir et ce, avec perte et fracas. C’est ce que semble nous expliquer avec une inspiration toujours aussi débordante, Benec, le créateur de cette désormais grande série.

Ce huitième épisode qui, bien sûr, se raccroche au précédent, nous permet de découvrir les tenants et aboutissants de la chasse aux sorcières dont est victime l’agent de la DGSPPR à la suite de l’assassinat d’un physicien pakistanais. Pour cela, on retrouve ce dernier en pleine cavale, prêt à tout pour se déculpabiliser. Et à ce titre, peu importe la méthode tant la colère est immense.

Une fois de plus, Benec nous offre une fin de diptyque remarquablement fluide et animée, qui a la particularité de s’appuyer en quelque sorte sur l’affrontement contreproductif entre services gouvernementaux, entre la DCRI et la DGSPPR et également sur les méandres nébuleux des renseignements internationaux (et de leurs opérations souterraines). L’affaire qui touche Sisco bénéficie de la même intensité manipulatrice que dans les tomes précédents, se déroulant dans une noirceur toujours aussi délectable. Certes, l’ex agent de sécurité trouve enfin le moyen de remonter la longue pente sur laquelle les épisodes antérieurs l’avaient fait glisser sans pour autant trouver la consécration définitive qu’il mérite. Il n’en demeure pas moins que le plaisir reste toujours de mise tant le déroulement averti de l’histoire est des plus engageants, laissant la porte ouverte à une bouffée d’actions et de rebondissements particulièrement violents et entreprenants.

Thomas Legrain réussit une fois de plus à capter le regard grâce à cette richesse graphique qu’il entretient depuis le début de la série. Se faisant fort d’user d’un réalisme proche de la photographie (pour preuve les superbes décors qu’il ne manque pas d’étaler grassement en arrière-plan dans des perspectives époustouflantes), il donne un relief à l’aventure qui n’a assurément rien de déplaisant. Le travail sur ses personnages est également très abouti, portraits et gestuelles coulant pratiquement de source tant ils semblent naturels.

Une fin de diptyque comme on les aime, sombre, politiquement peu correct et terriblement addictive. La preuve, on est déjà prêt pour le prochain rendez-vous !

Par Phibes, le 2 octobre 2014

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