SISCO
Gold black

Trois ans après avoir définitivement quitté la DGSPPR, Sisco s’est reconverti dans la protection des patrons des plus grandes sociétés françaises et mène dorénavant un train de vie beaucoup plus tranquille. Une prise d’otages au Soudan et un attentat dans un entrepôt spécialisé dans la prospection pétrolière en Nouvelle-Zélande vont le sortir de sa quiétude quotidienne. En effet, ayant appris que son amie Manon, travaillant dans un camp de réfugiés soudanais, a été kidnappée par un groupe islamiste, il sollicite l’aide de Dupré, son ancien chef de la DGSPPR. Mais ce dernier a une autre préoccupation, celle de procéder au nettoyage d’une opération en Nouvelle-Zélande, menée par les services de renseignements français, qui a échoué. Aussi, Sisco propose un marché, celui de purger à sa manière l’affaire néozélandaise contre une opération de sauvetage au Soudan à laquelle il participerait. Ayant obtenu l’accord de son ancien patron, l’ancien barbouze s’exécute immédiatement en prenant le premier vol pour Wellington.

Par phibes, le 6 juillet 2016

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Notre avis sur SISCO #9 – Gold black

Après une absence de presque deux années, Sisco, l’ancien agent des services secrets français, revient pour de nouvelles péripéties qui doivent se décliner en deux volumes. Nous retrouvons ce sacré personnage au caractère bien trempé dans les prémices d’une affaire qui n’est pas sans rappeler l’affaire du Raimbow Warrior et qui met à jour une magouille politique commanditée par le Président de la République lui-même, afin de perturber des tractations internationales sur la course à l’exploitation pétrolifère.

C’est toujours avec un réel plaisir que l’on aborde les aventures du fameux Sisco, aventures contemporaines qui se veulent non seulement d’une grande modernité mais aussi d’un dynamisme toujours aussi emballant. Comme l’on pourra le percevoir assez vite, cette histoire qui repose sur un deal entre le héros et son ancien patron des services des renseignements, va se dérouler en deux temps. Ce premier volet est l’occasion de voir à l’œuvre le ténébreux et peu loquace agent dans la première partie de son marché, celle qui consiste à sortir deux espions français malchanceux d’un pays étranger (le second étant réservé au sauvetage de son ancienne ami Manon).

Force est de constater que Benec nous livre un début de thriller sans ambages et sans concession, restant dans la trempe des précédents. A la faveur d’une action toujours très présente et très efficace, le scénariste anime son récit via un découpage nerveux, très actif qui, bien évidemment, donne un souffle conséquent. L’intrigue se veut donc très soutenue et met bien évidence, une fois encore, les aptitudes solitaires de Sisco, personnage charismatiquement fermé, paré à toute action, de la plus simple à la plus radicale.

Côté dessins, Thomas Legrain ne laisse pas refroidir ses crayons. Après avoir bouclé son one-shot Bagdad Inc avec Stephen Desberg, il retrouve son personnage fétiche, Sisco, et le relance dans une série de planches graphiques au résultat de grande qualité. Le réalisme qu’il nous offre est toujours aussi convaincant, faisant apparaître des lieux, monuments, engins et personnages pratiquement plus vrais que nature, dans une débauche de détails et également d’énergie palpable.

Une ouverture très efficace pour un dyptique que l’on sent explosif !

Par Phibes, le 6 juillet 2016

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