SIX
Le massacre de Tanque verde

Ils sont six, chacun avec son histoire, ses drames personnels. La longue route qui les mène les uns vers les autres est âpre, pleine d’embuches.
Cela commence par l’étrange massacre de Tanque Verde, le ranch du vieux McKurry, dont le seul rescapé est un jeune garçon sans nom, qu’on appellera le « Kid ». Rapidement la belle Elsie, joyau du bordel de Mattie, le prend sous son aile. Confrontés à la violence qui les entoure, ils décident de fuir ensemble. Ils rencontrent rapidement le caporal Quintus Jones qui vient de déserter avec son compagnon de cellule, l’indien Tslishch’ili, surnommé Tchitchi. La petite troupe ne tarde pas à tomber sur Royal, un esclave qui vient de s’enfuir et Marie-Carmel, une bonne sœur qui a réussi à échapper à un massacre… Le Kid leur raconte alors qu’il peut les guider jusqu’à un trésor…

Par fredgri, le 6 juin 2023

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Notre avis sur Six #1 – Le massacre de Tanque verde

Dans cet album, les auteurs nous préviennent, le Western, ça n’est pas une histoire pour les chochottes. Dans la réalité, il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, tous des salopards sans pitié. On sait bien que de toute façon, l’Ouest sauvage ne ressemblait pas vraiment aux versions romantiques d’Hollywood, mettant en scène John Wayne et son regard mystérieux, tout était bien plus âpre, sans foi, ni loi. Et cette vision sert de cadre pour cette nouvelle série aux ambiances rudes et sans concession.
Toutefois, les auteurs jouent quand même le jeu du léger lissage, globalement. On s’attache assez rapidement aux personnages, on se prend à espérer un peu plus de vertes prairies sous les pieds de ces six marginaux qui n’ont qu’une envie, fuir ceux qui les poursuivent.

Philippe Pelaez ne cesse pourtant de vouloir faire le point, de bien insister sur la différence entre la réalité et la fiction, ce qui lui permet de régulièrement remettre un peu les pendules à l’heure dès que l’action se déroule dans un fort (que trouvait-on vraiment dans la cavalerie), dans un bordel (qui étaient ces filles qui se retrouvaient là ?). L’idée n’est évidemment pas de nous sortir du récit, loin de là, mais bel et bien de préciser le cadre, de contextualiser et mieux comprendre, avec un certain cynisme, ce que les personnages peuvent traverser, qui ils pouvaient rencontrer aussi.
Le ton est donc résolument moins consensuel que ce qu’on pourrait espérer trouver. Mais c’est aussi une nouvelle tendance dans les BD Western actuelle, dépasser les codes qui régnaient jusque-là. Débarrassé de ces éternelles images d’Epinal, le genre évolue et se transforme. Du coup, avec cette couche plus rugueuse, il gagne en caractère, avec des personnages plus ambigües qui peuvent surprendre.
L’Ouest légendaire a certes perdu de sa flamboyance,pour gagner en personnalité, en puissance.

Six surprend donc par sa violence brute, par ces caractères complexes que l’on ne découvre qu’à peine dans ce premier volume, mais qui déjà nous montrent que la suite va être tout simplement passionnante.

On prend plaisir à dévorer ce premier tome, à la rencontre d’une bande de survivants qui doit apprendre à se découvrir, à se respecter.

Une excellente surprise, très vivement conseillée.

Par FredGri, le 1 juin 2023

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