Slum kids
Volume 1

Plan large sur un bidonville qui s’étire loin vers l’horizon, un gamin se faire tabasser dans une ruelle, deux de ses amis interviennent pour lui sauver la mise. L’ambiance est posée, violence, tension et désespoir sont dorénavant la cadre de ce nouvel album du Label 619, publié désormais chez Rue de Sèvres.

Le scénario peine, toutefois, à se lancer, à trouver son rythme et sa dynamique. On sent que « Petit-Rapace » aime les dialogues qui font mouche, avec un timbre très « j’vis dans la téci, yo » qui fait parfois sourire, mais qui sent bon l’authenticité des gamins des rues. Il faut s’accrocher un peu, dépasser le premier tiers de l’album pour voir l’intrigue décoller enfin et devenir même plutôt captivante.

L’auteur nos plonge donc dans le quotidien de ces enfants laissés pour compte qui doivent se débrouiller pour survivre, quitte à devoir grandir un peu trop vite et s’imaginer que l’existence c’est ça, un combat de tous les jours, des affrontements pour ne pas se laisser avaler et peut-être même ne plus avoir confiance qu’en soi. Eingyi représente cette enfance perdue, sans illusions qui sombre dans un monde sans pitié ou chacun devient un loup pour l’autre. De son côté, son amie Bambi tente de lui faire comprendre que cette violence engendre davantage de violence, et que si on veut croire en un possible avenir il va falloir apprendre à refuser un système.
La morale sous-jacente est intéressante, quoi qu’un peu téléphonée. Elle annonce un propos plus profond, plutôt pertinent !

On va surveiller d’hypothétiques prochains volumes.

Par FredGri, le 4 septembre 2023

Bim, bam, boum, crac ! Des poings qui fusent, des os qui se fracturent, du sang qui gicle… Avec ce tome 1 de Slum Kids, préparez-vous pour la boucherie ! Mais préparez-vous éventuellement aussi à ne pas aimer du tout, tant l’histoire est tout sauf intéressante…

C’est un premier tome. Les portraits de différents personnages y sont dressés, les choses se mettent en place, le ton est donné et on est même prévenu que le scénario aura recours au fantastique. Il faut donc peut-être voir les choses avec un peu plus d’enthousiasme que moi et attendre qu’il y ait un « dézoom » dans les prochains volumes pour qu’on puisse voir les choses avec un peu plus de recul, ou pour que ce à quoi on assiste dans ce tome 1 trouve éventuellement une salvatrice justification par la suite… Mais franchement, la première impression que m’a laissée cet « épisode pilote » est très mauvaise ; bien qu’il fasse suite au bel accueil, par les lecteurs (d’après ce que nous en dit l’éditeur), d’une histoire courte que l’auteur Petit Rapace a vu publiée dans la BD Lowreader T2 et qui mettait déjà en scène ce même univers.

Il y a bien un nanomètre-cube d’espoir, incarné par Bambi dont la voix s’élève contre le marasme de son quotidien, mais il est démesurément enrobé dans l’ultra-violence qui prévaut dans cette bande dessinée. A chaque page, du début à la fin, tout n’est que combats haineux et meurtriers ! C’est quoi, le message ? A une période où l’on sait pertinemment que la violence abrutit la jeunesse, qu’elle soit développée dans les films, dans les jeux vidéo ou dans les BD, pourquoi publie-t-on une BD comme celle-là ?

« Dès 3 ans », comme ils disent sur Amazon.fr ! Ah ah ah !!! Eux, c’est sûr, ils ne l’ont pas lue ! 😉
Mon sentiment ? Mon conseil ? Ne la lisez pas non plus ! Il y a vraiment plein d’autres histoires bien plus chouettes et bien plus belles à découvrir. Ou quelques litres d’essence à mettre dans votre moteur ; au prix que ça coûte…
Désolé…

Par Sylvestre, le 1 octobre 2023