Snatch Comics

Entre 1968 et 69, Crumb crée les Snatch Comics. Il y en aura trois en tout, et même s’il n’est pas le seul contributeur à partir du 2 ce volume rassemble toutes les planches et illustrations qu’il livra pour Snatch…
Dans la droite lignée des Zap Comix lancés un peu plus tôt Robert Crumb affiche un mauvais goût assumé ou il foule la décence du pied ! On retrouve dans les pages de Snatch Comics tout ce qui fait déjà partie du style Crumb, les lolitas grassouillettes, les mâles dégénérés qui fantasment sur la moindre paire de fesses qui leur passe sous le nez. Crumb nous entraîne dans un univers complètement barré et hilarant !

Par fredgri, le 9 septembre 2015

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Notre avis sur Snatch Comics

Snatch Comics est donc une revue underground qui prend directement modèle sur les célèbres " Tijuana Bibles ", ces "fanzines" pornographiques amateurs qui se vendaient sous le manteau et qui parodiaient la vie des acteurs célèbres, les strips, les films, les dessins animés, dans une succession de petites scénettes grotesques et délirantes. Véritables précurseurs de la bande dessinée underground, ces "Tijuana Bibles" étaient surtout un défouloir sans limite qui préfigurait l’émergence quelques décennies plus tard de tout ces artistes qui allaient former la nouvelle scène indé américaine.

A ce titre, les Snatch Comics, qui font partie des premières publications de cette nouvelle mouvance, nous proposent un regard très intéressant sur cette époque qui se libérait, qui foulait les codes du genre avec une sorte d’hystérie jouissive, pleine d’énergie ! Quand on parcourt cet album on ne peut que se laisser séduire par cette folie ambiante. Crumb se moque de tout et de tous, aucun tabou, aucune limite. Que ce soit Pinoblair avec son nez en forme de pénis qui se retrouve emporté dans une orgie qui se conclue avec sa tête coincée dans le cul de sa partenaire, des illustrations vantant les joies du sexe en famille, des pin-up de 13 ans etc. Tout est prétexte à la rigolade la plus débridée, à un gros fuck à toutes ces conventions qui bridaient une jeune génération en mal d’expression plus franche, plus libre !

On est complètement dans une sorte d’héritage barré de Mad, version franchement pornographique, mais une pornographie décalée, festive, jubilatoire ! Crumb ramenait la BD à son essence même, populaire, imaginative et résolument iconoclaste ! Avec un graphisme qui annonce déjà le maître qu’il va vite devenir ensuite !

Certes ces Snatch Comics, lus maintenant, pourraient ne faire que sourire, néanmoins, en contextualisant, en prenant les choses comme elles le sont, c’est à dire du pur premier degré décomplexé, je vous assure que cet album saura surtout vous offrir une lecture hilarante à plus d’un titre !

Pour public averti tout de même !

Par FredGri, le 9 septembre 2015

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