SNOOPY ET LES PEANUTS
1953-1954

Ce deuxième recueil regroupe tout les strips des Peanuts publiés entre le 1er Janvier 1953 et le 31 Décembre 1954.

Par fredgri, le 15 octobre 2012

Notre avis sur SNOOPY ET LES PEANUTS #2 – 1953-1954

Ce qui est assez déstabilisant quand on chronique un second recueil comme celui-ci c’est que d’une certaine façon, on a déjà dit plus ou moins le principal quand on a chroniqué le premier. En effet, l’évolution n’est pas super flagrante et même graphiquement, il n’y a pas grand chose à dire de plus. Cependant, ici, il y a des changements, même minimes, mais qui permettent de bien profiter de ces psychologies qui se construisent.

Bien évidemment, ces strips ne sont pas forcément faits pour être lus d’un bloc. Ils sont parus de façon quotidienne, et donc, pour réellement jouir pleinement de leur impact il faudrait presque les lire de cette façon là. Mais bon, progressivement on fait abstraction des gags qui se répètent (les filles qui ne veulent pas inviter Charlie Brown à leur fête, le chien qui ne peut regarder la télé comme il veut, Charlie Brown qui se plaint que personne ne l’aime, les gags autour du piano de Schroeder etc.), on s’immerge et surtout on étale la lecture du dit volume sur plusieurs jours, voir même semaines !

Mais, encore une fois, les perso évoluent tout de même. Le petit Linus, par exemple, gagne en profondeur et en astuce. Oui, c’est vrai qu’il ne s’exprime pas vraiment, mais les strips le mettant en scène sont généralement à lire au second degré. Snoopy, lui, commence à avoir ses propres pensées, même si c’est embryonnaire et que l’on sent que Schulz va aller plus loin dans les volumes suivants. Ce petit monde se met en place et déjà, l’impression du premier volume est confirmée ici.
Les Peanuts ne sont définitivement pas des strips pour les plus jeunes. Pas mal de fois je me suis fait la réflexion qu’avant tout ça s’adressait à des adultes, que l’humour dont faisait preuve l’auteur était trop subtil, trop profond pour être complètement appréhendé par des gamins.
Oui, il y a bien des strips plus légers, mais tout de même, on est loin des gamins naïfs qui aiment jouer et s’éclater, ici, les enfants mis en scène sont assez souvent cruels les uns envers les autres, ils sont parfois même égocentriques et préoccupés par des considérations adultes (comme cette fillette qui veut absolument prendre la mesure du monde qui l’entoure, elle veut compter les étoiles, les gouttes de pluie qui tombent, elle veut tracer un trait qui fait le tour du monde et comprendre pourquoi les fourmis ne la regardent pas quand elle les observe…)
Bien que le personnage principal reste Charlie Brown, on est bien plus attaché à tout ces autres gamins qui convergent vers lui.

L’édition Dargaud reprend donc celle de Fantagraphics en y ajoutant, cette fois un très intéressant édito de F’Murr. Bon, le prix continue d’être le double de ceux pratiqués par les ricains, mais bon…

Je suis bien content d’avoir eu l’occasion de découvrir ces fantastiques recueils incroyablement bien édités. Cinquante ans de strips à lire m’attendent, je remonte mes manches et je vous invite à découvrir tout ça aussi…

Par FredGri, le 15 octobre 2012

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