SOCRATE LE DEMI-CHIEN
Ulysse

Suite très attendue de la vie dissolue de Socrate, le chien. Non pas que le conteur soit devenu un joyeux luron mais plutôt que son maître, Héraclès, est totalement dirigé par sa libido.
Et ça complique plutôt les choses. Le résultat de cette existence coincée entre le sexe et la bagarre les entraîne régulièrement vers des horizons douteux voire dangereux et les deux compères doivent souvent fuir.
Sfar et Blain, aux commandes de cette adaptation très personnelle de la mythologie grecque, n’hésitent pas à montrer ce que l’on imagine avec surprise quant à la vie des dieux.
C’est croustillant, superbement mis en couleurs et naturellement .. c’est drôle !
Pourtant le thème n’est vraiment pas ce qu’il y a de plus amusant entre les fuites des uns, les infidélités des autres, les morts, les blessés etc.. Mais quand un auteur de bd, mi ange mi démon s’en mêle, ça donne une poursuite infernale de la terre à la mer pour finir finalement sans grands changements mais avec des expériences supplémentaires et des approches relativisées de la suprématie, de l’acte d’amour, de la guerre et de la vengeance .. Pour cet opus on a fait le tour des gros sujets.
Comme il y a toujours des bribes de plein d’autres choses dans les œuvres de Sfar, véritable boulimique de littérature, d’adaptation et de pertinence, on a tout de même l’apparition en guest star de Robinson Crusoé et de Poséidon le temps d’un clin d’œil.
Parmi les outsiders de ce deuxième tome, je dirai que quand on est vieux et moche .. on est mal sauf si on rencontre Socrate et qu’on le caresse dans le sens du poil. Peut être alors que tout n’est pas perdu .. enfin pour un moment !
Si vous connaissez déjà la série, vous ne serez pas déçu. Si vous ne connaissez pas encore, alors jetez vous à l’eau, c’est excellent.

Par MARIE, le 26 décembre 2004