Sois vicieux

Ils sont deux dans cette voiture qui file, cette nuit, sur les quais abandonnés. Ils se regardent, chuchotent, rient et l’homme propose à la femme de l’accompagner au sommet de cette grue à l’écart. Ils rient encore et sous le vent qui souffle, commencent leur ascension. Il y a du champagne, il y a des flutes, il y a des confidences et tandis que l’alcool agit il y a aussi un jeu qui se lance…
Si tu me pénètres avec ta verge, je hurle… tentons le coup alors…
Ils se regardent, chuchotent et rient une nouvelle fois…
Quelle belle nuit…

Par fredgri, le 16 juin 2010

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Notre avis sur Sois vicieux

Oh, bien sûr, réaliser un récit pornographique ça peut paraître facile, on se dit que si il y a ça et ça le lecteur sera content, pourquoi se creuser pour aller mettre davantage d’atmosphère ! Je vous le demande bien ! Et c’est vrai que 99 % des albums du genre se résument la plupart du temps à de simples défouloirs. Jusqu’à un certain point ce "Sois Vicieux" n’échappent complètement à la règle, mais seulement en partie, car ici, assurément, nous avons aussi droit à une véritable écriture d’auteur, avec du rythme dans les mots, un sens littéraire et une volonté de mettre en scène de façon intelligente cette débauche de cul. Et ici, Schultheiss ne nous épargne rien, on y trouve absolument de tout. Même si je me sers de cet argument "d’écriture d’auteur" j’admets bien volontiers aussi que cela devient assez vite une suite sans fin de scènes de pénétration par tout les trous, sans tabous aucun. Néanmoins…
Néanmoins, oui, on sent aussi très vite que cela va un chouilla plus loin que ça. Que cela ne se borne pas à n’être que ce qui apparaît en surface, qu’il y a un regard sur le corps, sur cette frénésie qui se déroule sous nos yeux, une sorte de poussé vers le haut, ou les personnages se découvrent, se libèrent. Et le graphisme tout en sensualité de Matthias SCHULTHEISS ne fait qu’accentuer cette impression sulfureuse qui pèse sur l’ensemble de l’album.
Schultheiss est un auteur allemand qui a surtout œuvré dans les années 80, on le connait d’ailleurs grâce a ses série chez Glénat: "Le Théorème de Bell" ou "Le rêve du requin", ainsi que par Propeller Man chez Dark Horse. Son trait est fortement marqué par ses années en tant qu’illustrateur publicitaire et storyboarder. Il se dégage donc de ce style une énergie et une économie de trait qui fonctionnent à merveille.
Une nouvelle fois, donc, la remarquable collection Erotix nous ressort un classique qui allie efficacement une véritable vision d’auteur avec un genre habitué au minimum syndical. Chapeau.

Par FredGri, le 16 juin 2010

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