SOLO
Lyra

Après avoir assisté au départ de son ami Grandé et perdu sa mère mortellement blessée dans une rixe contre des chats affamés, Lyra a décidé de prendre la route. Accompagné par son frère handicapé Desvelado dont elle a pris la charge, la jeune rate s’enfonce dans l’étendue désertique frappée par un blizzard givrant. Affrontant moult dangers sur leur chemin, ils finissent par porter secours à un vieil humain pris à parti par des créatures sanguinaires. Alors que Desvelado est blessé, le vieil homme accueille les deux rats chez lui et leur présente sa petite-fille Unica. Il soigne Desvelado selon des pratiques innovatrices et narre son histoire, en particulier la perte de sa fille à la suite de l’ingestion d’un parasite sournois qu’il entreprend d’étudier. C’est ainsi qui avoue à Lyra qu’Unica est touchée par le même mal et qu’elle pourrait être soignée s’il était en possession de glandes de nocturnes qui ont des propriétés anesthésiantes. Mais le seul endroit où on peut en trouver se situe dans un centre de formation de sinistres hybrides. Touchée par la requête du vieil homme, Lyra accepte d’aider ce dernier. L’inconnue étant devant, les deux rats vont-ils pouvoir réussir ?

Par phibes, le 28 janvier 2024

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Notre avis sur SOLO – Lyra

Restant dans cet univers postapocalyptique, Oscar Martin revient pour une nouvelle histoire vécue par l’un de ses personnages survivants au sein d’un territoire ô combien dangereux, au sein duquel la loi du plus fort prime sur le reste. Agissant en quelque sorte comme préquel des péripéties subies par le rat Solo (voir donc la série mère), cet album est l’occasion de faire un zoom privilégié sur Lyra, une rate que l’on a pu croiser précédemment dans la saga première.

On ne peut plus inspiré par cet univers déstructuré à la Mad Max, où la violence reste la mère de tous les vices, Oscar Martin nous offre une aventure certes impitoyable mais qui a le privilège de susciter un petit espoir. Lyra en prend toute la responsabilité puisque, grâce à son périple douloureux, va permettre à un humain de faire une belle avancée scientifique impossible au demeurant.

Le récit, de qualité au demeurant, reste, eu égard à l’ambiance générale, toujours aussi oppressant et génère évidemment une inquiétude perpétuelle. Les drames sont légion, causés par de sombres créatures carnivores ou par des individus très peu recommandables. Dans cette terreur perpétuelle, la quête de Lyra devient incertaine (surtout avec à ses côtés Desvelado) et trouve une échappatoire insoupçonnée. L’auteur nous assure, une fois encore, d’une histoire très prégnante, portée par un choix de personnages éclectiques, attachants pour ce qui est des deux rats, le vieil homme et Unica et monstrueux tels les hybrides du centre de formation.

Versé dans le comics, Leonel Castellani fait une incartade et vient épauler le scénariste dans la plus belle des prestations (reconnue par Oscar Martin lui-même aux termes d’un prologue fourni d’éloges). S’étant approprié le style cartoon de son associé, l’artiste révèle une restitution réussie en tout point. Le style est là, sans aucun doute. Ses personnages, quel qu’ils soient ont une réelle présence et heurtent profondément notre sensibilité. Le travail rigoureux sur leur représentation, sur leurs agissements démontre une belle volonté de parfaire le message, valorisé par une palette de couleurs de choix.

Une histoire complète violente et efficace, non dénuée de sensibilité, qui a la grande spécificité de tirer une belle passerelle au tome 1 de la série mère Solo.

Par Phibes, le 28 janvier 2024

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