SORCIERES
Hypathie

Magnifique et terrible destinée que celle d’Hypathie, fille du savant Théon, belle intelligente et insoumise, elle luttera pour affirmer son indépendance intellectuelle dans une société où l’éducation des femmes révulse les hommes.
Avec beaucoup d’opiniâtreté, elle finira par se faire reconnaitre en tant que femme, savante et philosophe saluée par l’université d’Athènes et reconnue par l’intelligentzia d’Alexandrie et du monde romain.

 

Par olivier, le 9 avril 2010

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Notre avis sur SORCIERES # – Hypathie

Hypathie s’inscrit parfaitement dans l’affirmation : on ne naît pas sorcière, on le devient. Esprit libre et reconnu, dans un monde antique en proie à une lutte grandissante entre les différentes communautés religieuses, elle tente d’apaiser les tensions et de calmer ce climat de haine fanatique.

Virginie Greiner sort des sentiers rebattus de la sorcière aux sortilèges, potions, philtres et enchantements. Elle choisit pour cette nouvelle série de s’inspirer de la vie de cette jeune femme, brillante philosophe néoplatonicienne qui, à la fin du troisième siècle de notre ère, refusa de se soumettre aux règles qui reléguaient la femme à la maison.

Face à l’intégrisme religieux, cette figure de la connaissance, de la tolérance et de la liberté de pensée, eu le tort de parler de l’âme et de l’esprit. Dans cette société intellectuelle étonnamment moderne, face au fanatisme chrétien du Patriarche Cyrille qui n’hésitera pas à utiliser les rumeurs, les calomnies et le complot pour détruire celle qui ose dans son discours ne pas admettre sans discuter les dogmes religieux.

Virginie met en avant les acteurs et leur discours, son scénario qui laisse toute sa place aux émotions et qui fait pester le lecteur sur la bêtise humaine et l’endoctrinement face à la tolérance et l’ouverture d’esprit ne peut en aucun cas laisser indifférent.
Hypathie est une histoire intemporelle et universelle. Pour détruire ce qui ne va pas dans le sens de ses convictions et de l’assise de son pouvoir, on invente, on insinue on accuse de tous les maux. On désigne à la vindicte populaire les soit disant ennemis de la foi ou du régime politique. Les femmes ont payé et continuent à payer le plus lourd tribu au dogmatisme.

Christelle Pécout a subtilement adapté son dessin au scénario, pas de décors grandioses, ce sont les caractères qu’elle porte, simplement. Avec un trait délicat elle insuffle aux personnages toute l’émotion de leur cœur ou de leur âme, la haine ou l’amour et ce mélange de fragilité et de force qui habite Hypathie.

Un deuxième album de cette série qui s’annonce décidément de grande qualité.

Par Olivier, le 9 avril 2010

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