Sortir de l’ombre

Jade, jeune femme de moins de 20 ans, se retrouve incarcérée pour 24 mois. Pour fuir la misère, après avoir répondu à l’appel de l’argent facile en faisant la mule, elle se retrouve en prison, loin de chez elle.

Elle a peur, elle voudrait s’isoler, mais elle rencontre les Pluri’elles, un groupe de prisonnières qui se sont réunies en collectif, sur l’initiative de Médecins du Monde, pour aider à la réinsertion.

Elle rencontre Speed, trafiquante de stupéfiants, qui se qualifie elle-même de guide Michelin des prisons, et qui revendique son statut de délinquante.

Avec Maryam et Mme Menon, la surveillante générale, elle participe aux réunions du « comité pluri’elles » pour améliorer les conditions de vie en prison.

Jade va travailler à la boulangerie avec Ludmilla où, pour 250€ par mois, elles s’occuperont de nourrir toute la MAF (maison d’arrêt pour femmes), 5 jours sur 7.

En prison, elle va découvrir un microcosme avec son propre langage et ses  codes, beaucoup de misère psychologique, bien sûr, mais aussi une grande solidarité.

Par angelh, le 19 octobre 2024

Notre avis sur Sortir de l’ombre

Muriel Douru nous livre un roman graphique d’une grande sensibilité. Investie dans les causes environnementales, animales mais aussi sociétales, cette illustratrice et autrice travaille depuis longtemps à faire avancer  les mentalités en abordant des sujets tels que l’homoparentalité, dans un livre pour enfant.

En 2019, à la demande de l’association Médecins du Monde, elle publie Putain de vies ! Itinéraires de travailleuses du sexe. Dans Sortir de l’ombre, elle s’associe à nouveau avec eux pour, cette fois-ci, infiltrer une MAF et y rencontrer ses pensionnaires.

La prison, quand on y pense, c’est pour nous protéger des méchants, alors ce qu’il s’y passe, ça ne compte pas vraiment…
Et pourtant, dans cet établissement, on trouve des femmes jugées coupables, ou pas encore, des femmes fragiles, des femmes mères qui continuent à gérer la famille par téléphone.

Ce roman graphique nous permet d’appréhender des notions comme le choc carcéral que vivent ces femmes en arrivant.

On prend connaissance des histoires de vies, décrites avec une grande pudeur et même un peu d’humour. Le dessin, simple, est au service de l’histoire, les couleurs au service des émotions.

On découvre la solitude qui règne dans cette version si différente de ce que les séries TV peuvent nous montrer…

Cet ouvrage nous parle aussi des autres femmes concernées par ce quotidien, les surveillantes. On apprend que si l’on n’aime pas les gens, on n’a rien à faire dans ce travail ou que certaines préfèrent repartir dans les établissements d’hommes car il y a moins d’investissement psychologique.

Si votre curiosité peut vous amener jusqu’à l’envie de découvrir un monde qu’on voudrait tous ne jamais connaitre, achetez cet ouvrage et plongez-y, vous y apprendrez sans doute quelque chose. 

Par Angelh, le 19 octobre 2024

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