SOURIRE DU CLOWN (LE)
Deuxième tome

Suite à un nouvel assassinat perpétré sur la personne de Rachid Ben Raïs et la tentative d’arrestation du jeune Djin, la cité des "Hauts Vents" connaît un regain de tension. Des barricades sont dressées par des jeunes casseurs pour interdire tout accès aux forces de l’ordre. Dans ce contexte brûlant, le nouveau curé, le père Desternod, fait usage de son influence pour organiser le ravitaillement et la cohésion d’une population hétéroclite perturbée par les évènements. Par ailleurs, l’homme d’église semble nourrir une certaine animosité envers le jeune Djin dont le cas intéresse beaucoup de monde.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur SOURIRE DU CLOWN (LE) #2 – Deuxième tome

Nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé le deuxième tome de cette série entamée voilà déjà deux ans par les auteurs de la superbe série "le pouvoir des innocents". Nous avions laissé la cité des "Hauts Vents" dans un climat de tension extrême à la suite de l’assassinat de trois personnes bien présentes dans la vie de celle-ci. Nous repartons au contact de Djin, le jeune garçon marqué psychologiquement par ces derniers faits qui est la cible d’un harcèlement médiatique et policier et qui le pousse à vivre en marge de son entourage.

Cet épisode fait le point sur l’organisation quotidienne de toute une population isolée par une minorité déterminée tout en nous divulguant parcimonieusement certains indices propres au passé tragique de Djin, aux intérêts partiellement avoués du curé vis-à-vis de la confrérie des clowns et au climat social qui est à l’origine de cette montée de la violence.

Dans cette tragédie, Luc Brunschwig se joue du temps en faisant, à tour de bras, des retours en arrière essentiels à la compréhension de cette crise sociale. Je reconnais qu’il est nécessaire de bien s’imprégner du récit pour nous permettre d’aligner les différentes périodes dans un ordre chronologique. De plus, le scénariste joue subtilement sur la bonté toute relative de ce curieux prêtre qui étend sournoisement son aura sur la cité sinistrée.

La beauté des graphiques réalisés par Laurent Hirn m’a entièrement conquis. En effet, ces derniers sont d’une vérité criante rehaussés par une colorisation directe d’un ton pastel. La douceur qui se dégage de ses dessins contraste habilement avec la violence des faits. Les personnages, très expressifs, libèrent, pour la plupart, une bonhomie convaincante. Le désarroi et l’incompréhension du jeune Djin se lisent sans ambiguïté sur son regard clair qui remplace la parole qui lui fait défaut.

Cette fiction sur la vie dans les zones défavorisées est amère mais reste d’actualité de par les terribles évènements que l’on a connus il y a peu. Malgré son côté poignant, elle demeure un excellent moment de lecture.

Par Phibes, le 4 décembre 2007

Publicité