SOUTHERN BASTARDS (VO)
Gridiron

(Southern Bastard 5 à 8)
Maintenant qu’Earl Tubb vient de se faire tuer par le coach Boss, ce dernier assoit définitivement son ascendance sur la région. Il se rappelle alors ce qu’il a du faire pour en arriver là, sa jeunesse avec son père alcoolo, les brimades pour réussir à entrer dans l’équipe de football locale, cette violence au quotidien, ces morts…

Par fredgri, le 27 février 2017

Publicité

Notre avis sur SOUTHERN BASTARDS (VO) #2 – Gridiron

Dans ce second volume nous découvrons l’histoire d’Euless Boss.
Et ça débute par ses tentatives pour entrer dans l’équipe de foot, malgré sa constitution malingre ! Précédemment, nous rencontrions un homme amer et violent, le salopard de base qui décidait de ne pas se laisser marcher sur les pieds par cet inconnu fraîchement arrivé en ville. Nous apprenions à le détester sous cette couche de vieil aigri qui tenait la région sous sa coupe.
Dans cette suite nous apprenons surtout à mieux le connaître, même si ça ne change pas vraiment ce qu’il dégage. Néanmoins, au vue de ce parcours ponctué d’embuches, de coups bas, d’humiliations, je dois bien avouer que ce sentiment se nuance. Il n’en ressort pas plus sympathique, juste plus humain ! Et c’est certainement la grande finesse de l’écriture d’Aaron qui fait toute la différence. Cette façon de nuancer une caractérisation apparemment brute de décoffrage permet d’entrer dans l’histoire de ce personnage sous l’angle du pathos sans forcément aller l’amender, ni même lui trouver des raisons atténuantes !

On regrette quand même que le personnage d’Earl ai été écarté aussi rapidement, c’est dommage car cela promettait des altercations mémorables, mais l’arrivée future de Berta va certainement rééquilibrer la donne, d’autant que c’est une femme et qu’elle est noire (c’est important de le signaler, surtout dans cette série se déroulant dans le sud !)… !

Aaron construit donc une trame qui se complexifie progressivement, même s’il n’en est qu’au début ! On retrouve cette sécheresse de ton qu’on lui connaissait sur Scalped, par exemple, des personnages aux contours coupés à la hache, des situations sans concession, une violence rude qui s’immisce dans toutes les strates de la ville, de la région, une tension qui se glisse dès les premières cases… On tremble en progressant dans l’album, on suit des yeux ces hommes que rien n’arrête !
Du grand art, une superbe écriture viscérale !
Mais Southern Bastards c’est aussi l’incroyable talent de Jason Latour, ses gueules, son traits sec et vif, ça sent la poussière, la terre, la virilité brute, crasseuse et stupide… Ses planches sont la parfaite expression du scénario. Une osmose idéale !

Un second volume à la hauteur du premier, qui démontre définitivement que s’il y a des lectures à ne pas louper en ce moment Southern Bastards en fait indéniablement partie !

Évidemment très recommandé !

Par FredGri, le 27 février 2017

Publicité