SOUVENIRS DE TOUSSAINT
Le loriot

A l’orphelinat de Saint Vincent de Paul où se trouve le jeune Toussaint, deux amis au demeurant inséparables, Cendrars dit Le loriot et Bosquet, finissent à la suite de mystérieuses sorties nocturnes par se déchirer au point que l’un d’eux, Bosquet, est découvert mort par le professeur de lettres, Martin Naville. Quelques années plus tard, Toussaint devenu photographe itinérant, se retrouve à Lemagne au Perche, petite ville en ébullition en attente de la visite du Président du Conseil. Le jeune arrivant, guidé par une missive énigmatique reçue quelques temps plus tôt, n’est pas là pour couvrir l’évènement officiel mais plutôt pour retrouver celui qui serait à l’origine de ce curieux message arborant une plume de Loriot. Il n’y a pas à dire, le passé semble se rappeler à certains de la plus curieuse des façons, à savoir en faisant ressurgir des fantômes.
 

Par phibes, le 2 août 2009

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Notre avis sur SOUVENIRS DE TOUSSAINT #3 – Le loriot

Quelque quatre ans après "Pied de bouc", Toussaint réapparaît enfin pour notre plus grand plaisir. Une fois encore, le jeune photographe replonge dans un passé qui lui est très proche (celui de son enfance à l’orphelinat) et dont des évènements tragiques vont trouver leur développement dans le présent.

Superbement charpentée, la tragédie que nous a concoctée Didier Convard permet d’assister à la reconstruction d’un drame selon un processus mûrement travaillé et nettement appliqué. L’énigme posée dans les premières pages de l’aventure aurait pu s’arrêter rapidement si celle-ci n’était pas relancée par le biais d’un message laconique reçu par le héros de cette histoire. A partir de cet instant, l’on assistera à la recomposition d’un puzzle dont les pièces sont distillées habilement par le maître du récit qui va lentement mais sûrement dévoiler une terrible affaire.

On ne constatera aucune violence dans les gestes et dans les mots. Par contre, on se délectera de la descente aux enfers que va subir le pauvre député-maire Naville, qui n’en finit pas, au contact de Toussaint et d’autres personnages calculateurs, d’accumuler les mauvaises surprises. A ce titre, l’acharnement auquel le magistrat va être confronté, va se faire de façon exponentielle et bien amenée. Il va de soi que les autres protagonistes (La Soude, Baptistine) entretiennent un mystère dont on espère à chaque page l’explication, mais pour cela, il faudra attendre les dernières planches (avis aux impatients !)

François Dermaut excelle dans ses dessins qui se révèlent d’une grande beauté. La netteté avec laquelle il travaille ses personnages et ses décors est formidablement éloquente et permet de retrouver sans contexte des ambiances d’antan. Son trait s’affirme de plus en plus et convainc par sa justesse et son authenticité frappante. A cet égard, l’on pourra saluer l’excellent travail sur la représentation des bâtisses de tout ordre qui sont un véritable appel au voyage dans le temps.

"Le loriot" est un nouvel épisode d’une grande force émotionnelle qui confirme de par son superbe résultat que les auteurs ont pris leur envolée pour une notoriété inébranlable.
 

Par Phibes, le 2 août 2009

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