Souviens-toi que tu vas mourir

Au lendemain de la guerre de Sécession et de la terrible tuerie dans la ville de Lawrence, la bande de hors-la-loi menée par William Quantrill s’est réfugiée dans une ferme isolée non loin de Taylorsville. Le sergent noir Meadows du 116ème régiment est venu avec ses soldats prêter mainforte au Marshall qui organise les poursuites. La surprise est totale si bien que la bande est mise hors d’état de nuire sauf pour Blackwood qui se voit poursuivi par Meadows. Lors de leur lutte, les deux hommes tombent à l’eau et finissent, à moitié noyés, par être recueillis par deux frères chercheurs d’or. Subissant moult sévices, les deux hommes enchaînés, parviennent malgré tout à fuir leurs tortionnaires pour être pris en chasse par des indiens. Dans leur fuite, ils se réfugient dans une mine abandonnée mais dérangent l’inquiétant propriétaire des lieux qui, après avoir décimé les poursuivants, se met à charger Blackwood et Meadows. Sauront-ils se sortir de cette mauvaise passe ? Pour cela, les deux adversaires vont devoir dépasser leur animosité pour s’aider mutuellement et même aller chercher une certaine rédemption.

Par phibes, le 10 janvier 2023

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Notre avis sur Souviens-toi que tu vas mourir

Pour ce début d’année 2023, le scénariste aguerri Dobbs fait une apparition tonitruante en nous offrant un nouveau one-shot qui fleure bon le western impitoyable. Epaulé par Nicola Genzianella, dessinateur italien de renom, il nous immerge dans les ambiances douloureuses de l’après-guerre de Sécession, au moment où l’outlaw Quantrill et sa bande sont pris à partie par un Marshall et des soldats.

Fort de ce contexte qui se veut au demeurant véridique, le récit se focalise bientôt sur deux personnages principaux, Blackwood et Meadows, deux hommes que tout sépare et qui vont devoir mettre de côté leur adversité pour faire cause commune. A cet égard, le sujet se révèle on ne peut plus captivant car Dobbs a décidé de jouer très habilement sur la dynamique de son histoire, en la rendant à la fois active, absurde, violente et sans pitié.

Aussi, la fuite en avant dans laquelle les deux hommes se sont lancés n’est plus que scènes chocs, où la mort supplante complètement toute idéologie jusqu’à transformer les esprits. Il va de soi que les dialogues particulièrement ciselés du scénariste sont en totale adéquation avec les actions, en percussion et crus à souhait, jusqu’à bousculer notre sensibilité.

Evidemment, cette aventure imparable a la le privilège d’être renforcée par le dessin on ne peut plus réaliste de Nicola Genzianella. Ce dernier trouve l’occasion de travailler sa mise en images dans une animation énergique, via une mise en scène et des instantanés de choix, créant les ambiances les plus inquiétantes qui sied à cette équipée. Le travail sur les personnages est conséquent, ces derniers se révélant dans leur profondeur d’âme au gré de gros plans bien à propos. Idem pour les décors qui se veulent d’une belle richesse.

Un western idéologique dur et envoutant à découvrir urgemment.

Par Phibes, le 10 janvier 2023

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