Speed ball

Graham Parson, ex-star du Baseball, a vu sa carrière définitivement stoppé quand on a retrouvé de la drogue dans ses affaires. Sa femme et son fils sont alors parti après la signature du divorce et tout s’est progressivement arrêté autour de lui. Désormais résigné, il a accepté de jouer dans un porno, ultime essai pour survivre. Mais sur le tournage, il rencontre un étrange personnage qui lui confie la mission de tuer quatre personnes, contre quoi il lui permettra de retrouver sa famille. Comme en transe, accompagné par ses deux fans, Calvin et Amos et poursuivi par un redoutable inspecteur, prêt à tout pour lui mettre la main dessus, Graham est en cavale, accumulant les éléments à charge…

Par fredgri, le 27 février 2023

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Notre avis sur Speed ball

En refermant cet étonnant album, on reste un peu sans voix. 240 pages de cavale, de meurtres, d’erreurs, de coups de poisse qui font glisser Graham Parson dans un tourbillon de violence qu’il ne peut absolument plus arrêter. On retrouve un peu les ambiances de certains films des frères Cohen, une folie qui fait parfois sourire ou grincer les dents tellement les auteurs poussent loin leur démonstration.

On traverse ainsi les années 70 avec tout le folklore qui va avec, les patte d’eff, les rouflaquettes, les tueurs en série qui défrayent la chronique et les suggestions de morceaux à écouter à chaque chapitre ne font qu’entériner l’idée d’un étonnant et hystérique hommage à cette période riche en fantasmes de toute sorte.
Speed Ball est avant tout une lecture qui ne laisse absolument pas indifférent, tout va très vite, on garde le sentiment de regarder un film sans compromis, complètement décomplexé, qui va jusqu’au bout de ses idées, même si, au passage les auteurs laissent deux ou trois explications sur le bas côté. Mais ça fait du bien de se laisser porter dans un gros délire assumé de la première à la dernière page.

L’écriture est donc très vive et rafraîchissante, avec de très bons moments et des caractérisations aux petits oignons. Mais c’est surtout sur le plan graphique que c’est une vraie découverte. Étienne Gerin signe là son premier album, on sent qu’il évolue beaucoup entre le début et la fin, son trait change, il suffit de regarder Graham pour se rendre compte de la transformation progressive du dessin. Mais le style ultra dynamique, les cadrages, les expressions et ce côté très épuré et stylisé font de cet album un vrai plaisir des yeux. On se laisse glisser dans ces planches, soufflé par l’énergie qui s’en dégage ! Un vrai coup de maître.

Un album vivement recommandé !

Par FredGri, le 27 février 2023

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