SPIROU DE... (LE)
Le Spirou de Benoit Feroumont: Fantasio se marie

Ils reviennent en force les prochains albums de la collection "Spirou vu par…" et les annonces sont très tentantes. Mais au milieu de tout ça débarque ce petit ovni, par Benoît Feroumont qui décide donc, comme l’annonce le titre, de marier Fantasio…
J’avoue que l’idée est intéressante, car elle propose de sexualiser ces héros, éternels potes dans l’aventure, qui n’ont d’yeux que pour le danger, l’action et les courses poursuite, à peine se rendent-ils compte qu’ils croisent Luna Fatale ou Sécotine… Les deux meilleurs amis, les deux célibataires endurcis !

Néanmoins, l’approche de Féroumont reste légère et très "modérée", on va éviter les gros baisers baveux pour rester dans les petits bisous et les grandes déclarations. Toutefois, j’aime assez cette idée et la façon qu’a l’auteur de la présenter ! Fantasio s’investit corps et âme dans son histoire d’amour, il glousse, échange des sms, passe un temps pas possible au tel et finalement en oublie progressivement son envie de repartir à l’aventure avec Spirou ! De son côté, ce dernier, qui se retrouve une nouvelle fois en pleine enquête, doit se résigner à collaborer avec Sécotine, le pot-de-colle… Mais il découvre aussi que finalement cette énergie débordante lui fait du bien, il retrouve ce qui lui plaisait auparavant, loin du traintrain qui a envahit sa vie petit à petit !

Féroumont se réapproprie très habilement tout les codes de la série, mais il va même plus loin, en débordant du cadre des personnages eux-même ! Ainsi, Fantasio perd son côté nerveux pour se transformer en vieux gars amoureux qui minaude, tandis que Spirou semble être retombé dans l’adolescence, tandis qu’une richissime mère vient se rajouter à l’équation… !

Et c’est à mes yeux, la petite goutte qui vient gripper cette très belle machine ! D’autant que ça n’apporte réellement rien de plus au récit… Une vague référence, deux pages plus tard on la rencontre et deux pages plus tard elle disparait de l’album. C’est tout !
Sans faire le puriste de base, était-ce nécessaire d’amener ce personnage, en dehors de laisser une soi-disant marque dans l’univers Spirou, je veux dire !

Mais qu’importe. Le scénario se déroule sans relâche, s’agrémentant de multiples rebondissements, avec beaucoup de légèreté et de fraîcheur. Sécotine a peut-être tendance à vampiriser très agréablement l’attention, elle déborde de vivacité, elle mène la barque et devient une véritable bombe pleine de sensualité, aux formes très avantageuses, sous le crayon de l’artiste qui, visiblement, apprécie beaucoup de travailler sur cette jolie héroïne !
En comparaison, Spirou fait triste figure, il traîne son uniforme rouge fermé jusqu’en haut, légèrement raide aussi, un peu coincé sur les bords. Ca aurait mérité, pour le coup, de bien plus le sexualiser celui là !!!

En attendant, et même si je trouve que son Fantasio n’est vraiment pas beau, cette version par Feroumont est bourrée de charme et nous propose un album extrêmement dynamique !
Une curiosité !

Par FredGri, le 14 mai 2016