SPIROU ET FANTASIO - L'INTEGRALE
1976 - 1979

Ce recueil contient:
– L’Ankou
– Kodo le tyran
– Des haricots partout
– 5 contes inédits des Mémoires de Spip
– Les premières planches d’une aventure inédites

Mais plus globalement ce onzième volume conclue la période de Jean-Claude Fournier aux commandes de Spirou.

Par fredgri, le 10 avril 2011

Publicité

Notre avis sur SPIROU ET FANTASIO – L’INTEGRALE #11 – 1976 – 1979

Symbole progressivement d’une période plus engagée pour le jeune groom, cette "ère" Fournier n’aura pas fait l’unanimité, malheureusement.
En effet, en lisant le rédactionnel accompagnant les planches, on apprend que Fournier ne faisait pas que des heureux au sein même de Dupuis, et plus particulièrement chez les grands patrons qui voyaient dans l’approche de cet auteur une volonté de tirer le héros d’une part vers la Gauche et d’autre part vers la Bretagne, avec des propos anti-nucléaire notamment ! Car voilà, bien sur Spirou continue à jouer les aventuriers, mais un aventurier qui devient soudain le témoin de son monde, un peu à la façon de Tintin, dirons-nous. Cet engagement ambigüe a de quoi surprendre, d’autant que le héros est plutôt habitué à de la légèreté, des histoires très enlevé. Ici, il est le témoin d’un positionnement anti nucléaire et prend carrément position, ensuite il doit se battre contre un cartel de trafiquant de drogue…

Vu de maintenant cela peut paraître un peu anodin, mais la démarche de Fournier a tout de même fait grincer pas mal de dents. Ce qui est rétrospectivement assez dommage, car justement l’artiste semblait aller vers un véritable épanouissement artistique, avec des projets très inspiré, plus complexes. Simplement, Dupuis en avait décidé autrement, commençant tout d’abord par miner la réputation de Fournier et finissant par lui annoncer qu’ils allaient lui adjoindre une deuxième équipe pour fournir d’autres histoires en alternance (en effet, les ventes des Spirou de Fournier étant excellente, Dupuis a très vite voulu qu’il y ai en permanence du Spirou dans le mag, donc il a fallu faire monter la pression et même recruter).
On a donc ici un volume qui nous démontre combien d’une part, la série avait gagné en profondeur avec Fournier, qu’il y avait en effet des voies à explorer dans l’actualité, qu’un engagement plus affirmé aurait pu sortir la série de son trintrin, mais surtout que, comme souvent, les gros sous et certaines politique éditoriales peuvent miner bêtement le travail d’un auteur qui promettait pourtant d’amener la série encore plus loin !

Je rajouterais qu’encore une fois Dupuis fournit ici in travail éditorial sur ces Intégrales qui frôle la perfection. Non seulement ils font preuve d’une réelle transparence, mais en plus ils sont d’une exhaustivité incroyable, allant jusqu’à rajouter la moindre illustration, le moindre crobars qu’ils ont retrouvé, correspondant à la période traitée. C’est passionnant et indispensable !

Par FredGri, le 10 avril 2011

Publicité