Spirou et la Gorgone Bleue

Tandis que Spirou et Fantasio mangent un burger Big Bang One dans un Mac Burgy, ils assistent impuissants à l’intervention des Filles de la Gorgone, un groupe de jeunes activistes qui revendiquent une action musclée contre la malbouffe. Quelques jours plus tard, elles passent à la vitesse supérieure en enlevant l’égérie des fast food Mac Burgy, avec pour seule exigence, que le richissime Simon Santo, fiancé de l’actrice, leader sur le marché de la malbouffe, leur verse 1 milliard de dollars.
Peu de temps après, Sécotine apprend à ses amis qu’elle a infiltré les troupes de la Gorgone, afin d’enquêter sur la possibilité que le Comte de Champignac pourrait être le financier secret des jeunes eco-terroristes. La CIA se mêle à l’affaire et entraine nos deux héros dans ses investigations à bord d’un puissant porte-avions financé par Santo lui-même.

Par fredgri, le 11 septembre 2023

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Notre avis sur Spirou et la Gorgone Bleue

On se souvient, il y a trois ans et demi, Un homme qui passe chez Aire Libre, aux côté de Denis Lapière, Dany faisait un petit come back particulièrement inspiré, qui faisait plaisir. Il revient, cette fois, rendre hommage à l’univers de Spirou et Fantasio, aux côtés de Yann qui nous parle d’éco-terrorisme, de malbouffe et des réseaux sociaux, sans oublier une fine couche sexy, pour faire plaisir à l’artiste…

Bien sur, il n’est ici pas question d’entrer dans un propos cryptique. Dès les premières pages, Yann force la caricature et multiplie les piques contre l’industrie des Fast Food, ses débordements, l’addiction qu’elle provoque chez ses consommateurs et la pollution qui en découle, à grand renfort de martelage publicitaire et d’omniprésence sur les réseaux sociaux contrôlés par ces riches industriels à la tête des dites entreprises. Tout est transparent, sans ambiguïté, Yann ne cherche pas à faire dans le subtil. Le tout agrémenté de jolies filles et de quelques allusions « salaces » pour faire ricaner le lecteur, avec notamment tout ce qui concerne le « Boostignac » et le champignon dont il est issu, et sa forme phallique, ou les effets disons « débordants » sur Champignac lui même.
Alors oui, les auteurs ne font pas dans la dentelle, mais c’est efficace. Toutes les références, les parodies sont limpides et les dénonciations ne font absolument pas peser le doute. Elles ont le mérite de dénoncer une réalité on ne peut plus d’actualité, au cœur des débats actuels.

Néanmoins, à force de vouloir trop en mettre, d’accumuler les coups de pied dans la fourmilière, avec la délicatesse d’un bulldozer, l’intrigue tourne assez régulièrement à la farce qui part dans tous les sens, sous prétexte de « dire les choses », on en oublie un peu la forme.

Dany se retrouve donc dans un répertoire à la fois très léger et très engagé. Il nous livre ici des planches en mode gros nez, peuplées de jolies filles sexy, dans un style graphique certes vieillot, mais néanmoins plein de charme. Même si on est loin du Dany réaliste et subtil, sa prestation passe encore, malgré certaines représentations qui peuvent faire tilter l’œil plus critique.
Des ambiances qui écornent gentiment les codes de la série, tout en restant du Spirou.

On devine que les fans les plus convaincus, gardien du temple ultra conservateurs, vont râler devant cette démonstration, mais les plus curieux apprécieront peut-être.

Par FredGri, le 1 novembre 2024

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