SQUEAK THE MOUSE
Volume 1

Squeak the mouse c’est la version adulte et trashy de tous ces dessins animés à base de chats qui poursuivent des souris, tel que Tom et Jerry. On pense évidemment à Itchy et Scratchy, car en effet la démarche est la même, Mattoli reprend le schéma archi connu, les poursuites, le coup du marteau à la fin, puis progressivement il fait basculer toute cette imagerie cartoon vers un "délire" bien plus adulte, complètement fou ou le chat finit par massacrer la souris ! Ensuite, nous entrons dans une sorte de version alternative, avec un chat fétard qui va se saouler pendant une fête, qui aimerait bien se lever une ou deux minettes, mais qui, très vite doit affronter une horde de zombies venue lui faire la peau… Heureusement, il réussit à s’échapper pour trouver refuge chez une voisine et ses copines super chaudes, une partouze s’ensuit, là aussi assez vite interrompue par la souris tueuse…

Vous l’avez compris, ici il ne s’agit pas seulement de parodier cet archétype du chat et de la souris, il faut le tordre, le déformer et en explorer les extrêmes dans une joyeuse fête transgressive complètement désinhibée, au delà de tout les tabous. Il en ressort assez rapidement une impression d’explosion, comme si ce chat et cette souris en entrant dans un age adulte repoussaient toutes les barrières qui les figeaient jusque là dans une sempiternelle course poursuite sans âme. En les faisant sortir de leur cadre gentillet Mattioli propose une vision sans limite. Plus tard Dionnet et Pirus proposeront, avec Rose Profond une approche similaire, mais cette fois plus construite et plus profonde, revenant à leur tour, cette fois, sur le mythe de Mickey, en le confrontant avec une vision d’adulte !

Mais Mattioli reste néanmoins dans un registre "léger", dans le sens ou cela reste de la parodie, très premier degré, limite potache, avec une vraie violence, très gore, qui alterne avec de la pornographie très démonstrative. Le résultat est assez étrange, mais assez hypnotique je trouve. On lit cet album d’une traite (il n’y a aucun dialogue), complètement fasciné par le traitement sans limite qu’impose l’auteur.

Une œuvre qui a eu une suite en 91, mais qui reste introuvable de nos jours… On espère qu’un éditeur se penchera sur ces histoires au relent punk qui mériteraient d’être réhabilitées !

Si un jour vous tombez sur ce Squeak the mouse, sautez sur l’occasion et "régalez vous" !

Par FredGri, le 16 août 2013