STONEHENGE
Erin
Dans un monastère proche du site de Stonehenge, au milieu du 5è siècle de notre ère, deux jeunes moines, Ninian et Kadog assistent à l’arrivée de Germain, Evêque d’Auxerre, homme d’église puissant, envoyé par la Pape Célestin.
Alors que les abbayes et les monastères jouissent d’une certaine autonomie, la présence de représentant de Rome inquiète les moines. Germain est un théoricien acrimonieux, vindicatif et tatillon qui pourrait être délégué par la papauté pour remettre le père Abbé et ses moines dans la stricte doctrine romaine.
Par olivier, le 5 février 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302043558
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Notre avis sur STONEHENGE #1 – Erin
Au centre de la controverse : Morigénos Pélage, moine déclaré hérésiarque car ses prêches sur le libre arbitre de l’homme, minimisant par là même le rôle de la grâce divine, remettant en cause l’idée même de péché originel ne pouvaient pas être tolérés par l’église.
En accusant la communauté de soutenir les doctrines de Pélage, Germain accuse le père Abbé d’héberger au sein de son monastère des druides dissimulés sous l’austère robe de bure.
Les hommes d’armes de l’Evêque inquisiteur entreprennent une fouille minutieuse de toutes les cellules des moines. Ils ne tardent guère à mettre la main sur des manuscrits dissimulés dans la cellule de Ninian. Sur ces manuscrits, le jeune moine recopiait des oghams, il n’en faut pas plus pour ces écrits soient détruits et Ninian remis entre les mains de la justice séculaire.
En cette période où l’église assoit ses bases, juste après le premier concile de Nicée où les multiples courants du christianisme se cherchent un crédo commun, la pression de la papauté sur les monastères, lieux où circulent les idées et la pensée se fait de plus en plus pressante.
Mais la stabilité politique et religieuse est d’une très grande fragilité, le Roi Vortigern a réussi à fédérer une partie des clans bretons sous son autorité, mais les tensions sont réelles et la relative paix fragile.
Le pouvoir, par les armes ou la religion est le moteur de toutes les manœuvres, assoir sa position comme chef des clans ou imposer définitivement sa religion motive toutes les manœuvres dans l’ombre.
Corbeyran nous plonge dans cette époque troublée où l’ancienne et la nouvelle religion s’affrontent, la seconde cherchant à tout prix assurer son hégémonie sur les âmes bretonnes quitte à utiliser les croyances de la première et ses artefacts aux pouvoirs légendaires
Chacun avance ses pions, dans une quête dont le but n’est pas la religion mais le pouvoir.
Face à Germain, quelques temps avant son arrivée sur l’ile de Bretagne, en un autre lieu où l’ancienne tradition est encore très vive, l’Hibernie, très ancien nom de l’Irlande une jeune femme hérite de son père le Roi Finn.
Héritière des terres, du château et de la conduite du clan, mais surtout d’un très ancien secret.
Un parfum du Nom de la Rose, une immersion dans un univers riche, aux personnages puissants, Corbeyran s’aventure sur un nouveau territoire, l’univers celtique.
Pour ce très prolifique scénariste, c’est un nouveau terrain de jeu aux multiples possibilités et ramifications qui, malgré le nombre conséquent de récits déjà parus laisse encore de larges ouvertures à l’imaginaire.
Tous les ingrédients indispensables à un excellent thriller sont réunis et utilisés avec un sens parfait du timing et du rythme, le récit est efficace sans révolutionner le genre. Corbeyran tout en mettant rapidement en place ses personnages pose les bases du développement futur de cette série sur base d’objets magiques que vont se disputer les différentes parties.
Le dessin, ou plutôt les tableaux d’Ugo Pinson, qui travaille chaque case comme une toile avec une inspiration qui par moments rappelle les maitres espagnols du XVII crée une ambiance très particulière, violente et sombre à la fois dont il est difficile de percevoir toute la profondeur en une seule lecture
Une entrée réussie d’Éric Corbeyran dans l’univers celtique, avec un premier tome où le talent d’Ugo Pinson donne sa pleine mesure.
Par Olivier, le 5 février 2015
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