Sugar

Il n’en sont pas à leur première expérience avec des chats, il y a eu auparavant Tim et Jeff, mais quand le petit Sugar arrive chez eux Ann et Serge Baeken sont conquis. Progressivement le chat grandit, se réapproprie le premier appartement, puis le second, il joue, griffe, il s’aère, dort, mange. La vie du chat se rythme au grès du quotidien de ses maîtres, de la naissance de la petite Carmen, de ses premiers pas…
Mais Sugar remplit surtout les pages, les unes après les autres…

Par fredgri, le 9 janvier 2014

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Notre avis sur Sugar

Bien qu’il s’agisse surtout d’un album qui parle du quotidien des chats qui parcourent ses planches, son auteur, Serge Baeken nous parle aussi de la notion de l’espace… Cet espace qui se glisse entre les cases, dans la planche elle même, celui qui définit l’univers du chat, le cadre de l’appartement, l’extérieur, l’espace ou s’entremêlent les sens, les bruits, les odeurs, la chaleur… Et la page se structure en un invariable gaufrier de 24 cases par planche, qui découpent les mouvements, les pièces ou se déplace la silhouette du félin. Nous voyons au travers de ses yeux, de sa "voix" se qui se déroule devant nous…

Alors oui, il y a les petites anecdotes d’une vie de chat en appartement, les moments de solitude, les petites bêtises, mais au delà de ce simple aspect qui rappelle au lecteur ses propres souvenirs la lecture de cet album est une véritable expérience en soi, bourrée de sensations brutes. Les cadrages sont réglés au millimètre, la page devient case qui se décompose pour créer un mouvement, le regard glisse d’un coin à l’autre, s’envole, suit la forme noire du chat se dessine sur le décor blanc… Le dessin est réaliste, sans pour autant trop en faire, il reste au service de ce qu’il raconte…

Et d’ailleurs qu’est ce que tout ça raconte ?
Je pense que progressivement on se détache du récit même, complètement envouté par le côté très structurel du travail de Serge Baeken. Oh il ne s’agit pas réellement d’un exercice de style en soi, mais bel et bien d’une approche sensorielle de l’espace. On est habité par ce chat, mais en même temps on plane dans la page, on se réapproprie cette vision déformée qui découpe ce quotidien en petites touches très subtilement dosées, légers instantanés d’une vie à sautiller partout, à se lover sous un drap, contre un mur, à s’interroger sur ces êtres humains un peu étranges sur les bords…

On s’attache à Sugar, à Serge, à Ann, à la petite Carmen qui se rapproche du matou, qui lui lit des histoires…
Le voyage est fascinant et passionnant !
On referme le livre, vraiment content de s’être assis quelques instants, les idées se sont bousculées au fur et à mesure… On tend l’album à un ami, à un enfant, on voit les yeux s’animer à leur tour… Voilà, ça n’est que le début… !

Très vivement recommandé !

Par FredGri, le 9 janvier 2014

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