SULIS ET DEMI-LUNE
Entre Sang et Eau

Demi-Lune est le fils du grand Maître des Bouchers. Sulis est la fille du grand Maître des Marchands d’Eau. Les deux corporations se partagent le pouvoir sur la ville et chacun supportant l’autre contribue à la survie de tous. Demi-Lune doit se rendre chez les Marchands d’eau pour faire certifier ses poids et mesures et rencontre Sulis qui vit au palais. Il tombe amoureux devant sa beauté et elle reste subjuguée par ce jeune homme. Malheureusement, leur histoire d’amour naissante est très vite condamnée, Sulis ayant tranché le nez de Demi-Lune qui lui, plante un couteau dans le ventre de Sulis ! Pourtant, leur amour ne meurt pas…

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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3 avis sur SULIS ET DEMI-LUNE #1 – Entre Sang et Eau

Cette histoire m’a tout d’abord fait penser à « Roméo et Juliette » et puis au final, il n’en est rien. Bien sûr il y a une histoire d’amour qui semble impossible mais, l’auteur, qui détruit dés le départ l’amour des deux héros, leur redonne une chance en plongeant Sulis dans un élixir de vie dont on ignore encore la clé. Ce récit est totalement surréaliste. D’emblée, on voit l’énorme travail de mise en couleur de l’auteur et la partie imaginaire qui s’exprime. C’est assez exceptionnel et la couverture en dit long sur le mélange des techniques manuelles et informatisées. Malheureusement, je n’ai pas réussi à entrer dans le rêve que cet album essaie de transmettre et je n’aime vraiment pas le nouveau visage du héros au nez de cochon. Le ton est pessimiste et semble en contradiction avec les couleurs ce qui donne une atmosphère particulière… l’album s’arrête en plein milieu d’un conflit naissant entre deux corporations et également, juste au début du réveil du volcan qui pourrait bien anéantir tout ce beau monde ! Donc, pour ceux qui seront intéressés, il faut attendre la suite…

Par MARIE, le 23 janvier 2003

J’ai d’abord été désorienté par le graphisme de Cadelo en ouvrant cet album, il n’y avait plus la grâce de « La fleur amoureuse » par exemple, j’ai même cru qu’il pouvait s’agir d’une oeuvre de jeunesse tellement le trait était grossier, de même que les couleurs informatiques qui manquaient de finesse (les textures appliquées ça et là arbitrairement). Progressivement les planches deviennent très belles et mon jugement est devenu moins catégorique. On a vraiment l’impression que Cadelo s’est essayé à Photoshop et que ça n’est qu’avec le temps qu’il a réussi à trouver son langage, néanmoins il est quand même préférable de se souvenir de son travail sur « Envie de chien » aussi par exemple ou ses techniques traditionnelles étaient vraiment parfaites. Pour ce qui est de l’histoire, elle n’est guère originale, voir même un peu trop ressassée (malgré une fin très surprenante et intéressante), l’auteur part dans un symbolisme un peu grossier qu’il colle sur l’histoire de Roméo et Juliette. Après tout, comment expliquer ce nez de cochon greffé sur le visage de Demi-Lune par exemple ? Cadelo ne demande pas au lecteur de réfléchir à la crédibilité de son étrange univers mais plutôt de l’accepter tel quel. Pourquoi pas, après tout il a dépeint des choses beaucoup plus dérangeantes auparavant. Cet album s’adresse donc à un public de fan avant tout, déjà initié à cet auteur si déroutant.

Par FredGri, le 3 mars 2003

Suite à l’interview de Cadelo, j’ai demandé à lire les albums de cet auteur, et je me suis retrouvé d’abord avec Sulis et Demi Lune entre les mains.
Dès l’ouverture de l’album, et même sur la couverture, les couleurs me plaisaient, ce qui n’est certes pas forcement significatif pour un daltonien. Mais bon, j’ai ouvert, et j’ai feuilleté rapidement l’album pour voir un peu le style graphique. Au début, comme le mentionne Fred, on a l’impression que ça tatonne, que ça hésite, puis au fur et à mesure des pages, le style et la mise en couleurs s’affinent et s’affirment.
J’ai donc ramené cet album chez moi, et cette fois-ci, je l’ai ouvert et je l’ai lu, soigneusement. Si l’histoire rappelle certes « Roméo et Juliette » dans la première partie de l’album, elle prend un tournant différent au fur et à mesure, radicalement et brutalement, dès que les deux personnages principaux vivent leur changement radical propre, chacun causant le changement de l’autre.
Puis, un petit truc m’a tiqué, l’album me semblait trop simple pour un auteur qui semble très cérébral. Puis je l’ai relu, plusieurs cases m’attirant l’attention. Une bulle d’ailleurs, qui si ma mémoire ne me trahit pas, dit ceci : « Sois puni par ou tu as peché », au moment ou on remplace le nez de Demi Lune (qui vient d’être coupé) par un nez de cochon. Cette action me semblait une symbolique phallique, et après recherches, et relecture des propos de l’auteur, c’est effectivement le cas. De même, Sulis, possède une blessure assez… représentative… cicatrice évocatrice et faisant écho à la modification corporelle de Demi Lune.
Cette relation entre les deux personnages principaux, dépendants de symboles forts pour assurer leur survie, est je trouve bien agencée, et bien exploitée. Certes, elle ne reste pas facile d’accès, mais des relectures attentives permettent de saisir la réelle profondeur de cet album, qui d’un point de vue global est classique, et pourrait presque passer pour du réchauffé, mais il n’en est rien.
Cet album est donc un album très interressant à mes yeux, d’une part par les notions fortes sur lesquelles il s’appuie, et d’autre part parce que ce n’est une oeuvre qui engage le lecteur à reflexion sur les thèmes de l’amour comme base et avenir de la société, dépendance et relation envers l’autre, etc etc … Un côté très social…
Qui a dit que la BD était pour les gosses et ne faisait pas reflechir ?

Par Siam l'Archiviste, le 7 mai 2003

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