Sunugal, retour au village

Salomé travaille dans l’associatif au Mali, mais à cause du danger qui règne là-bas, elle a été mutée au Sénégal. Cette année, elle a décidé de ne pas rentrer pour Noël car il ne lui reste plus que six mois de mission. Son Papy Aristide a donc décidé que c’est lui qui irait rendre visite à sa petite-fille ! Avec son copain Génésio, il a mis le cap sur Dakar ; et dans leur avion, coïncidence ! il y avait aussi des amis à eux : M. et Mme Tarin.

Ari et Génésio allaient retrouver Salomé dans la pension où elle logeait. Les seconds avaient eux prévu un séjour dans un hôtel de luxe. Tous dans la même région : la Petite-Côte Sénégalaise.

Par sylvestre, le 16 septembre 2023

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Notre avis sur Sunugal, retour au village

La « Petite Côte sénégalaise », région située entre Dakar et le delta du fleuve Siné Saloum, est le théâtre de cette histoire dans laquelle différents protagonistes convergent pour nous au même moment, nous offrant autant de regards sur ce coin d’Afrique occidentale qu’ils « vivent » chacun à leur façon.

Il y a Salomé, la jeune expatriée qui est sur place provisoirement mais de façon durable. Elle travaille dans l’associatif et est à ce titre au contact des locaux. Il y a son grand-père Aristide et son copain Génésio qui débarquent eux un peu sur un coup de tête mais qui pour autant n’ont pas oublié de se renseigner sur leur destination avant de prendre l’avion ni n’ont rechigné à apprendre quelques mots de wolof, le dialecte local, dans l’intention d’interagir au moins modestement. Il y a ces toubabs qui se sont installés là-bas pour changer radicalement de vie. Il y a également Ibou, un vieux Sénégalais qui a longtemps vécu en France et qui rentre au pays. Il y a aussi les Tarin, touristes qu’on qualifiera « de base » pour la formule de vacances qu’ils ont choisie : hôtel de luxe et excursions payantes. Et il y a enfin et bien sûr les gens « du cru » : des individus, hommes et femmes, jeunes et vieux, que le scénario va lier à tous ces Européens par le jeu des rencontres.

Le portrait qui nous est dressé de ce coin d’Afrique, autour des villes de Saly et de M’bour, est à l’avantage des lieux et de la population : la « teranga » (l’hospitalité) sénégalaise y est assurément pour quelque chose. Et même si le conflit indépendantiste casamançais n’est jamais loin, le pays a toujours été relativement épargné par les initiatives terroristes et est pour cela resté une destination prisée des Occidentaux. Cela dit, certains désagréments expérimentés sur place par les touristes s’étant rendus au Sénégal ne sont pas occultés : vol à l’arrachée ou gourmandise des marchands de souvenirs ont droit au chapitre…

L’histoire ne va pas forcément très en profondeur dans les différentes relations entre les gens, les protagonistes étant si nombreux que les auteurs ont préféré livrer un récit « choral » accessible (où chacun pourra peut-être s’identifier à un personnage ou à un autre ?) plutôt qu’une véritable analyse ethnographique poussée. Elle reste assez légère et se fait belle publicité pour la Petite Côte sénégalaise, montrant certes sa pauvreté et certains de ses paradoxes mais faisant la part belle aussi à ses richesses, à son potentiel et aux projets écologiques ou économiques qui y voient le jour.

Cette bande dessinée Sunugal, retour au village est l’excellent résultat de la collaboration entre ses auteurs et tous ceux qui les ont inspirés. La lecture est un véritable plaisir et le dessin, « joyeux » et colorisé de belle manière, y est pour beaucoup aussi !

Enfin, vous avez de la chance : Google Street View a quadrillé le Sénégal ! Irez-vous jeter, vous aussi, un coup d’œil aux lieux montrés dans la BD après en avoir fini la lecture ? N’hésitez pas et… Qui sait ? Peut-être que ça vous donnera des idées de vacances ; l’Afrique n’étant malheureusement plus, de nos jours, un théâtre des plus rassurants pour s’y adonner au tourisme…

Par Sylvestre, le 31 mai 2024

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