SUR LES TRACES DE DRACULA
Vlad l'empaleur

Dracula : un nom mythique qui éveille de nombreux souvenirs littéraires ou cinématographiques. Un nom associé au plus célèbre des vampires, surtout après le chef d’oeuvre de Bram Stoker.  Son personnage de Dracula lui a été inspiré par Vlad Dracul, seigneur de Transylvanie qui fut célèbre pour sa cruauté et surtout l’utilisation du pal comme supplice. 
Yves H. et Hermann reviennent sur l’histoire de cet homme, de sa naissance à sa mort. Un pan d’Histoire assez méconnu qui nous est conté avec maestria par ces auteurs.
Le scénario d’Yves H. est fort documenté, bien mené avec assez de rebondissements pour ne pas ennuyer le lecteur. Il se focalise sur la relation de Vlad et de son demi-frère Radu. Le scénariste s’est rendu sur place, il connait bien le pays. Il a fait de nombreuses recherches et cela se voit.
Et puis, Hermann, son père au dessin, quoi de mieux pour illustrer cette épopée. L’auteur des Tour des Bois-Maury et de Jérémiah est à son aise avec le récit médiéval, les batailles, les chevaux, ces planches sont superbes et toujours en couleurs directes, magnifiques. 
Certaines planches peuvent mettre par contre mal à l’aise ou choquer le lecteur, surtout les scènes où l’on voit ceux qui ont subi le pal.
Leur Vlad Dracul n’est pas vraiment sympathique, mais on a pitié de cet homme, de son destin.
Les auteurs ont réussi une oeuvre forte qui fera date, je pense, dans l’histoire du neuvième art.
Deux autres tomes vont suivre : un sur le destin de Bram Stoker, dessiné par Séra et le dernier s’intéressera au lieu même où vécut Dracul en Transylvanie mais vu de nos jours. Il sera illustré par Dany.
Un premier tome à ne pas louper !

Par BERTHOLD, le 13 mars 2006

Contrairement au livre de Pascal Croci et de Françoise-Sylvie Pauly Dracula, le prince valaque Vlad Tepes (Emmanuel Proust Editions), c’est toute la vie de Dracula qui est retracée ici par Yves H.
C’est donc sous l’angle purement historique, que la vie de Vlad Dracula est abordée.
Et l’on voit vraiment que, de toutes les époques, l’histoire des Balkans fut une histoire tourmentée et complexe : affrontements religieux, militaires, trahisons et reversements d’alliances, conflits, coup d’état, bref une mine (sans faire de jeu de mots) d’inspiration pour scénaristes.
Car c’est cela l’histoire de Vlad l’empaleur, une saga formidable et cruelle, une épopée sanguinaire… alors amateurs de vampires et de surnaturel passez votre chemin. Place aux combats, à l’aventure et à la vengeance.
Le tout est magnifiquement mis en scène par Hermann, dont le dessin en couleurs directes, met parfaitement en relief à la fois l’horrible (les empalements) mais aussi la déchéance d’un prince sans couronne, souvent abandonné par les siens, ou encore la cruauté du moyen-âge.
D’ailleurs je trouve que le dessin d’Hermann s’affine dans le présent opus
Seul hic au tableau, la couverture, qui me plus songer à un album de Glénat (collection Vécu) d’il y a 20 ans, qu’à une nouveauté. Je n’y reconnais guère le style hermannien.
Contrairement à ses précédents albums, Yves H. commet là un scénario plus linéaire, moins alambiqué, truffé de détails historiques qui fera la joie des amateurs, non seulement d’Hermann, mais aussi de bd en général.
Cette perspective historique, et souvent romanesque (avouée dans le cahier en annexe) m’enchante.
Un véritable plaisir des yeux (malgré des scènes insoutenables), un plaisir de lecture, une narration réussie, bref une collaboration enfin, si je puis dire, parfaite entre deux auteurs.
Bravo.

Par Hervé, le 13 mars 2006