SURCOUF
Le roi des corsaires

Au début de l’an 1800, à l’issue de sa dernière campagne victorieuse à bord de La Clarisse contre de nouveaux bâtiments de la marine britannique, Robert Surcouf a atteint une notoriété inégalée. Au retour sur l’Ile de France, il se voit gratifié d’un nouveau navire, La Confiance, avec lequel il compte reprendre la mer rapidement. A la suite d’un différend avec un autre armateur pour l’enrôlement de l’équipage, le corsaire se relance dans l’aventure et aligne de nouvelles victoires sur l’ennemi. C’est lors de l’arraisonnement du Praise que Jonas Wiggs, ancien espion de la couronne d’Angleterre, faux journaliste du Times et biographe de Surcouf, est blessé. Devant ces victoires insensées et humiliantes, l’état-major britannique à Calcutta est en ébullition et exige une revanche en augmentant considérablement les moyens. La fin du roi des corsaires aurait-elle sonnée ? Et si celle-ci survenait d’une manière plus sournoise par le retournement d’un proche ?

Par phibes, le 9 janvier 2016

Notre avis sur SURCOUF #3 – Le roi des corsaires

C’est dorénavant non plus sous la bannière des éditions 12bis mais sous celle de la maison Glénat que la biographie du fameux corsaire Robert Surcouf se poursuit. Nous le retrouvons donc au moment où ce dernier prend possession d’un nouveau navire, La Confiance, une frégate de 24 canons avec laquelle il va continuer à écumer les mers du sud contre les bâtiments de la couronne anglaise.

Sous la plume de Jonas Wiggs, l’espion anglais qui a décidé d’épouser la cause du corsaire français plutôt que de l’assassiner, le récit honorifique s’enfle autour de la personnalité et des faits d’armes hors du commun dont il est à l’origine. La légende prend ses marques au travers de nombreux abordages réussis grâce à un sens inné de la stratégie dont Arnaud Delalande et Erick Surcouf nous abreuvent généreusement.

Il en ressort encore une fois un développement trépidant et haletant qui tangue très habilement entre réalité historique fort bien documentée et aventure maritime grisante. En appui du personnage clé (Robert Surcouf), le pivot de ce récit reste bien sûr Jonas Wiggs, personnage fictif, qui certes a le privilège d’intervenir comme rapporteur mais aussi comme initiateur d’une intrigue qui tend à se renouveler. Il va de soi que la mécanique reste bien huilée par le fait qu’elle bénéficie d’un très bon dynamisme ambiant. Les combats sur mer sont pléthores traduisant au passage les stratégies employées par le corsaire pour mettre à mal les forces navales britanniques. De même, comme pour bien percevoir les effets de la débâcle anglaise, l’on sera associé aux inquiétudes et aux décisions des autorités militaires de la Couronne, et même, un peu plus loin, à l’intéressement d’un haut personnage français, le tout dans la rigueur historique qui sied à cette biographie.

On ne pourra que saluer le gros travail réalisé par Guy Michel qui, assisté de Steven Cabrol, réalise une mise en images époustouflante. C’est surtout dans les scènes d’accostage que ce tandem excelle, à la faveur d’un étalage bruyant de combats de toute sorte et aussi de la superbe représentation des différents navires qui se croisent lourdement. La canonnade et l’odeur de la poudre sont perceptibles, les embruns semblent sortir des vignettes, prouvant ainsi que le dessin reste toujours efficace.

Un avant-dernier opus sur la légende des mers du 19ème siècle qu’est Robert Surcouf, à la fois didactique et aventureuse, à suivre sans hésiter !

Par Phibes, le 9 janvier 2016

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