SURVIVANTE (LA)
L'héritier

 
Huit années passeront en quelques planches seulement, au tout début de ce tome 2, et c’est de bon augure pour l’histoire qui promet donc d’offrir quelque chose de différent, la solitude d’Aude ayant été déjà bien abordée dans le premier volume. A retrouver l’héroïne court vêtue dans les draps de son lit de l’hôtel Crillon, on ne peut d’ailleurs pas faire autrement que constater que pendant huit ans, tous les jours ont dû pour elle se ressembler : on la retrouve en effet des années après dans la situation dans laquelle on l’avait laissée, pour ainsi dire ! Ce qui nous mène aussi à certaines réflexions sur les décors de cette uchronie porno-SF : sur le fait, par exemple, que malgré le temps qui passe, la végétation n’a pas gagné Paris. Ou que les véhicules éventuellement présents puissent avoir encore leurs réservoirs pleins et être prêts à fonctionner ! Héhé… magie de la SF : ce seraient donc les cyborgs qui nettoient ce qui doit l’être et qui entretiennent ce qui peut l’être !? Mais là n’est pas le sujet…

Jonas est le personnage supplémentaire et ô combien inattendu dans ce monde où il n’est pas littéralement un survivant et où il risque même bien d’être le dernier-né… Très vite, on nous le montre très intelligent, très adulte, réfléchi et savant. Trop, même, peut-être… Mais là encore, on peut se faire une raison : pourquoi auprès du professeur Ulysse l’apprentissage ne serait-il pas d’excellente qualité ?!

Quoi qu’il en soit, et pour revenir à un atout (ou tout du moins à une spécificité de la série), érotisme et pornographie ont toujours la part belle dans ce deuxième tome. Lorsque l’animal aquatique issu de la Seine entre… en scène (!), on comprend d’ailleurs immédiatement à quoi, avec son appendice phallique, il pourrait être utile à la lascive Aude…

Mais "L’héritier" est aussi et enfin un beau tome en cela qu’on y assiste au rapprochement de deux êtres qui vivaient séparés et maintenus séparés : Jonas viendra en effet à la rencontre et au secours de sa mère, allant contre la volonté d’Ulysse, lançant ainsi en quelques sortes l’intrigue à venir, une aventure où cette oisiveté de l’humain face aux machines pourrait céder la place à de l’action plus déterminée…
 

Par Sylvestre, le 2 avril 2011