SURVIVANTS (ANOMALIES QUANTIQUES)
Episode 4

Ce qui caractérise cette série depuis le début (et on pourrait dire l’ensemble des cycles Aldebaran…) c’est le rythme intensif que lui impose Leo dès les premières planches. Certes, on peut avoir le sentiment que c’est tranquillement mené, mais c’est vite oublier la densité de l’intrigue générale et la richesse des évènements décrits au fil des planches. Et ce nouvel album en est le parfait exemple.
Beaucoup de rebondissements, avec un statut quo qui est régulièrement redéfini, des situations qui basculent sans cesse, pas mal de tension, et au milieu de tout ça, des personnages qui sont exceptionnellement bien caractérisés.

Comme à son habitude, Leo continue de développer les relations des uns avec les autres, et plus particulièrement les deux héros Manon et Alex. Parfois c’est un peu mélo sur les bords, ça ajoute de l’épaisseur aux personnages sans forcément faire avancer le reste. Néanmoins, c’est intéressant, car justement ça renforce le côté très humain de cet univers ! Toutefois l’auteur force beaucoup la précarité de ces aventuriers perdus sur une planète lointaine, ça ne s’arrête jamais, ils sautent d’une catastrophe à l’autre avec tout juste le temps de souffler un peu !

Malgré tout, pour une fois, je trouve que Leo use un peu trop de certaines petites facilités, comme, par exemple, cette histoire de sauts dans le temps complètement impromptus (93 + 6 ans ça amène les personnages plus ou moins dans la même période que les histoires se déroulant sur Aldébaran et plus tard sur Betelgeuse…), ou les uns les autres se suivent (je crois que le pompon c’est l’arrivée du bateau avec les holorans et le reste de la troupe…) On sent bien que l’auteur se sert de ce subterfuge pour éviter des développement trop longs, mais les transitions sont déstabilisantes, d’autant que généralement elles permettent surtout de redéfinir le rapport des uns et des autres, de hiérarchiser un peu trop grossièrement les personnages entre eux, car, évidemment, Manon et Alex ne changent pas, tandis qu’autour d’eux leur univers ne cesse de se métamorphoser… !

C’est un peu le seul bémol que j’émettrais, car malgré ça cette série reste encore et encore passionnante d’un bout à l’autre, avec la surprise de retrouver la Mantrisse au détour d’une scène (comme dans le précédent volume d’ailleurs) !
Leo continue donc de construire un univers extrêmement cohérent ou tout s’imbrique progressivement. C’est intelligent et très bien écrit. Le graphisme est toutefois assez froid, même si j’aime assez ce charme décalé et l’expressivité réaliste des personnages !

Une très bonne lecture qui nous laisse impatient en attendant la suite…

Recommandé !

Par FredGri, le 3 mai 2016