Taches de Jazz

Comment dessiner la musique ? Un saxophoniste, des musiciens, des noirs, des blancs, des esclaves, l’histoire d’un peuple portée par sa musique et mise en image, telle est l’approche dessinée que Baudoin réalise avec « Taches de Jazz »
Quelques pages à regarder et à écouter, magique !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Taches de Jazz

Quel drôle de titre que « Taches de Jazz » pour parler de musique ! Drôle de titre, oui sauf quand il s’agit d’ Edmond Baudoin et que l’on sait tout l’amour que l’homme porte à la musique. Pas de son sans couleurs ou de rythme sans taches, sans coups de pinceaux, sans images. La difficulté de « Taches de Jazz », commandé par le Festival Jazz de la Villette, est de dessiner un reportage ! Qu’à cela ne tienne, Baudoin est un artiste complet et les articulations graphiques s’enchaînent à la suite d’une constatation posée par les auteurs : « le Jazz est né sur le fumier de l’esclavagisme » !

Frédéric Debomy et Edmond s’accordent à merveille et les portraits des musiciens sont autant de clés musicales que de larmes versées. On regarde et le miracle opère : on entend ! On écoute et on voit !
Un saxophoniste qui souffle dans son instrument, qui regarde un couple amoureux, sans sourire, sans espoir, c’est le tableau principal. Les cases s’éloignent alors de la musique pour s’approcher de l’Histoire. Celle d’un peuple pour lequel les auteurs témoignent et dénoncent avec retenue et pudeur, tout en symboles, les chaînes autour des cous de ces hommes, les noirs qui chantent leur espoir et leur existence.

Il aura fallut peu de pages à ce duo d’artistes pour mettre en avant une grande émotion et dégager un fort engagement militant humanitaire.
Merci à eux, bravo pour ces minutes d’émotion.

Par MARIE, le 26 janvier 2007

Publicité