TALION
Veines

Dans la continuité du précédent volume, nous continuons de suivre Billie et Taddeus dans leurs pérégrinations pour trouver un remède qui pourra délivrer la planète de la Vermine. On comprend néanmoins que derrière cette quête se cache une intrigue bien plus complexe qui parle de pollution humaine, de responsabilisation, de culpabilité et d’expérimentations eugéniques.

L’univers mis en place par Sylvain Ferret, dans ce triptyque, nous transporte dans un futur hypothétique ou la planète aurait irrémédiablement été corrompue par l’humanité et son inconsciente gestion de ses ressources naturelles. La société, logiquement séparée en deux, les riches oisifs réfugiés dans les hauteurs et les pauvres reclus dans les profondeurs, subissant de plein fouet les effets dévastateurs de ce mal qui les ronge. A la tête de la région, depuis des siècles, se tient la famille Talion, dont le dernier membre vivant, Sirius, voit son corps se transformer petit à petit, par l’action de ce virus endogène, en une monstrueuse créature ! Perdant ainsi le contrôle, son pouvoir est rapidement mis en question par ceux qui voient dans ce souverain l’ultime marque d’un règne qui les a tous précipité dans l’horreur. Désireux de reprendre le contrôle et de remettre la main sur Billie et Taddeus qui ont en eux la solution génétique pour lutter contre la Vermine, ils ordonnent alors l’envoi d’une armada pour accentuer leur hégémonie sur les autres royaumes !

Le pouvoir s’instille donc dans ce récit qui place le désastre écologique au centre d’une intrigue extrêmement riche et foisonnante. Ferret nous interroge sur cette responsabilité, sur l’aveuglement face à la catastrophe et surtout notre refus de chercher des solutions concrètes avant qu’il ne soit trop tard ! L’écriture est profonde et très tendue d’un bout à l’autre. Il faut s’accrocher, d’autant que ce second opus met vraiment l’accent sur les révélations et sur les desseins secrets des uns et des autres.
Il est toutefois conseillé de relire le premier volume avant d’attaquer cette lecture, comme il sera certainement nécessaire de tout relire avant d’aborder l’ultime album de cette passionnante saga cyber-punk !

Le monde que construit l’auteur est brillant, avec une vraie virtuosité graphique qui éblouit dès les premières planches. Qu’il s’agisse des cadrages, de la fluidité du storytelling ou simplement des détails épars qui se glissent dans chaque planche, on ne peut qu’être éblouit en parcourant ces cases !

Une vraie leçon de bande dessinée qui donne très envie non seulement de découvrir la suite et fin, mais plus globalement de surveiller la carrière de cet artiste hors du commun !

Vivement conseillé !

Par FredGri, le 2 septembre 2022