TANGUY ET LAVERDURE - LA COLLECTION
L"école des Aigles

Prépublié dans le journal Pilote à partir de 1959 jusqu’en 1961 sur 68 numéros et édité par la maison Dargaud en 1961 en album, l’Ecole des aigles est le premier volet d’une aventure au long cours axée sur l’aviation et chapeautée par Jean-Michel Charlier et Marcel Uderzo, deux grands artistes de référence dans l’univers du 9ème art.

Grâce à la toute nouvelle initiative commerciale de la maison Hachette, les deux héros typiquement français que sont Michel Tanguy et Ernest Laverdure, issus de ce grand classique qui a eu le privilège d’être adapté en série télé (en 1967), reviennent donc sur le devant de la scène pour une nouvelle représentation de leurs aventures passées. Une fois encore, on pourra être subjugué par la richesse de cet opus qui a la particularité de présenter d’une manière très fluide et appétissante un duo aux caractères divergents pour le moins sympathique (le facétieux Laverdure et l’intègre Tanguy) et dont les frasques de haute voltige ne sont pas sans rappeler celles de leurs grands frères américains (Buck Danny, Sonny Tuckson et Jerry Tumbler créés également par Jean-Michel Charlier quelque dix ans plus tôt avec Victor Hubinon).

Qui dit Jean-Michel Charlier dit évidemment aventure épique ébouriffante et surtout bien inspirée. Il suffit de se plonger dans les pages de cet album pour se convaincre de la rigueur artistique de ce grand scénariste, qui ne plaint ni le texte (très verbeux), ni les références à l’actualité et au monde de l’aviation et qui pratique généreusement l’humour bon enfant. Aussi, même si l’intrigue qu’il met en avant n’a rien de très original (le combat contre une organisation secrète qui cherche à s’emparer des techniques ultrasecrètes), il n’en demeure pas moins qu’elle a le mérite de par sa qualité et de sa générosité de saisir la curiosité du lecteur.

En même temps qu’il initie Astérix avec René Goscinny, Albert Uderzo se lance dans cette aventure plus réaliste. Force est de constater que le dessin qu’il exécute pour ce premier tome se veut déjà d’une qualité extraordinaire. Très documenté pour restituer des décors, des aéronefs au plus proche de la réalité, l’artiste anime des personnages pour le moins convaincants, via une technique que l’on sent totalement maîtrisée.

Une ouverture (à très faible coût : 1,99€ pour le lancement) d’une collection à rater sous aucun prétexte, qui a le mérite de remettre au goût du jour un grand classique intemporel pour le plus grand plaisir des nouvelles générations.

Par Phibes, le 24 octobre 2016