TARZAN, L'INTÉGRALE RUSS MANNING NEWSPAPER STRIPS
1967 - 1969

(Rassemble les Dailies strips de "Tarzan" qui vont du 11 décembre 1967 au 18 Octobre 1969, ainsi que les Sundays strips qui vont du 14 janvier 1968 au 11 mai 1969)
De retour dans sa jungle après une longue absence, Tarzan découvre que Jane vient de se faire "enlever" par une troupe de gorilles. Mais à peine délivrée, elle est à nouveau kidnappée par des hommes qui l’emmènent à Opar, afin que le grand prètre, Cadj, puisse assouvir sa vengeance sur le roi de la jungle. Grâce à l’aide de la reine La, Tarzan réussit à secourir sa femme et à s’échapper. Cependant, par un malencontreux hasard ils sont séparés par un torrent qui entraîne Tarzan vers Pal-Ul-Don, un monde d’un autre temps ou vivent d’innombrables tribus, au milieu de dinosaures…

Par fredgri, le 20 janvier 2019

Notre avis sur TARZAN, L’INTÉGRALE RUSS MANNING NEWSPAPER STRIPS #1 – 1967 – 1969

Ceux qui ont eu la chance de lire les aventures de Tarzan par Rice Burroughs connaissent le rythme de ces histoires ponctuées de multiples rebondissements, d’affrontements divers et de mondes incroyables.
Créé en 1912, le personnage de Tarzan va avoir droit à ses propres strips dès 1929, sous le pinceau et la plume de Harold Foster (qui créera ensuite le Prince Vaillant, en 1937). De nombreux artistes vont ensuite lui succéder, comme Burne Hogarth (de 1937 à 1950), Dan Barry, Nick Cardy, Bob Lubbers… et enfin Russ Manning de 1967 à 1972, pour les dailies, puis jusqu’en 1979 pour les sundays.

Très vite, l’artiste impose un style souple et particulièrement esthétique à l’univers du roi de la jungle. Un style qui avait déjà séduit tous ses fans sur Magnus, Robot Fighter, pour Dell, mais aussi sur le comics de Tarzan, pour le même éditeur, qu’il a dessiné à partir de 65 !
Manning est donc un artiste habitué à l’action, à ces univers feuilletonnesques et à l’écriture très enlevée. Son Tarzan ressemble beaucoup à Magnus, même si la science fiction est cette fois transposée dans la jungle, avec des peuplades aussi étranges que des hommes-fourmi, des hommes ailés et des dinosaures sauvages !
L’écriture y est dynamique et extrêmement fluide, on se laisse emporter dès les premiers strips dans une aventure en continue, pleine de surprises, captivante plongée dans une jungle fantasmée, étrange, pleine de dangers, de rencontres fantastiques ! Le tout transcendé par un trait absolument magnifique qui va influencer toute une génération d’artistes ensuite, de Dave Stevens, William Stout (qui seront son assistant sur Tarzan puis sur Star Wars), en passant par Steve Rude etc.

Et cette période va beaucoup marquer le personnage, d’autant que Manning se réfère régulièrement aux aventures passées du héros, les peuples qu’il rencontre ne lui sont pas tous inconnus. C’est l’occasion de retrouver des princesses amoureuses transies, des prètres rongés par la vengeance, des tribus amies.
En parallèle, son fils Korak prend la même direction que son père, et même si sa femme Jane a du mal à sortir de son rôle de femme en détresse, "Tarzan" garde ce côté captivant des débuts.

Car, bien au delà du graphisme impeccable de Manning, le scénario est vraiment bien mené, il n’a pas pris une seule ride et c’est cette modernité qui fait qu’au travers cette nouvelle édition nous redécouvrons des planches absolument fascinantes !

Reprenant en tout point l’édition d’IDW proposée depuis 2013, cet album est agrémenté d’un texte introductif de William Stout qui nous présente l’artiste, la particularité de son travail en studio, de sa générosité et de son écriture. Nous avons ensuite droit à un dossier sur Edgar Rice Burroughs et sur les prédécesseurs prestigieux de Mannings. Du très beau travail rédactionnel qui nous permet de mieux appréhender l’œuvre originale et le contexte dans lequel elle a été réalisée.

En traduisant ce volume, en réintroduisant les strips de Manning en France, Graph Zeppelin participe d’une très belle façon à cet élan actuel des éditeurs français vers ce patrimoine américain. Un creuset d’œuvres riche et incroyablement diversifié.
On croise juste les doigts pour avoir un jour une édition digne de ce nom pour les strips de Foster ou d’Hogarth, aussi bien emballée que ce premier volume dont on attend maintenant, avec impatience, la suite !

Très vivement recommandé !

Par FredGri, le 20 janvier 2019

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