TATANKA
Cobayes

La dernière mutation de la jeune Kim annonce la fin de la course au décryptage de ce fléau mortel qui secoue la population américaine. Enfin, nous allons, à l’issue de ce dernier épisode, connaître l’ultime vérité sur les aboutissants d’une lente évolution au gré de laquelle l’homme est réduit à l’état de cobaye.

Sans trahir la finalité de cette saga angoissante, on ne pourra qu’être fasciné (favorablement s’entend) par les réponses qui seront apportées à tout ce phénomène viral et à son intrusion dans notre quotidien. Si les ingrédients qui composent ce mets de choix sont terriblement évocateurs, la sauce qui en découle a de quoi laisser un goût d’amertume bien efficace.

Callède se sort à merveille de la mise en place de son intrigue. Alors que tout semble rentrer dans une certaine logique, ce dernier vient, par l’intervention d’un chercheur de l’USAMRIID dans les dernières planches bouleverser l’ordre des choses pour faire rebondir plus loin et plus largement son récit. Sans ambiguïté possible, le pari de secouer le lecteur est gagné tant les révélations sont surprenantes, basées sur des évènements certes ancestraux mais constatés par les scientifiques.

Ayant bâti son dernier opus sur deux époques distantes de quelques mois, Callède s’attache essentiellement à Brian, le journaliste. Compte tenu des faits qui gangrènent son entourage, celui-ci entretient une obsession à laquelle on prend obligatoirement part. Les contacts visuels qu’il a avec Kim sont des moments chocs qui ont de quoi ébranler. De fait, l’ambiance qui se dégage de ces instants surnaturels et qui plane sur les quelques 56 planches, est très oppressante malgré les quelques espoirs qui fleurissent ci ou là.

Séjourné voit son trait se bonifier et gagner en précision. Le réalisme de ses graphiques ne peut échapper au lecteur qui devrait apprécier les proportions bien conformes des divers plans (vues générales ou gros plans), reflets d’un travail de recherche de qualité. Ses personnages sont d’une grande expressivité ; surprises, terreurs et plaisirs étant bien restitués. La créature mutante, par son apparence monstrueuse, apporte une dose non négligeable de frayeur et de fantastique.

Si vous appréciez les récits oppressants qui vous amènent à disserter sur l’homme et son devenir, "Tatanka" est la série toute indiquée. Adrénaline garantie !

Par Phibes, le 2 mars 2009