TEMPLIER
Dans la tourmente

Après un premier volet qui permettait d’initier une intrigue hitorico-ésotérique basée sur la découverte d’un lieu secret contenant un trésor maudit et de réunir les membres d’une équipe bigarrée qui devait partir à sa recherche, ce deuxième tome nous permet de la retrouver et de la suivre dans son périple.

Conan le breton, Frédéric le Maltais, Lubin le moine déchu, Jean le trouvère et Orient Saint-Sulpice le Templier sont de nouveau à pied d’œuvre pour, cette fois-ci, entamer la mission qui leur tient énigmatiquement à cœur. De fait, après un bref récapitulatif du fondement de la quête qui s’annonce et de garder à l’esprit le mystère inhérent à l’intrigante porte de Baphomet, Jean-Luc Istin relance sa mécanique, une mécanique assurément bien huilée et entreprenante.

Si cet opus ne nous permet pas encore de se retrouver au pied de la fameuse porte secrète, il nous en rapproche sensiblement. En effet, le scénariste prend son temps pour faire évoluer son récit, préférant de bien enrober celui-ci en développant la personnalité de certains de ses personnages et leurs motivations mystérieuses. C’est ainsi que Frédéric le Maltais libèrera sa conscience en dévoilant un pan de son passé noir et le pourquoi de sa participation. De même, Jean le poète avouera, dans un passage bien plus long, son triste sort et ses desseins.

Les prémices de la mission menée par un Orient Saint-Sulpice transformé à ses heures en narrateur se révèlent fortes en actions, confortées par des ambiances de suspicions permanentes (un traître semble faire partie de la fine équipe), de crainte permanente par la présence susurrée de la Compagnie Noire, par une base historique solide (nous sommes en pleines croisades, au 12ème siècle au moment où la cité de Tyr est défendue par Conrad de Montferrat contre les armées de Saladin) et par un ésotérisme bien prenant.

Au niveau dessin, on pourra découvrir un changement dans l’équipe des dessinateurs. Mirko Colak cède sa place à Emanuela Negrin qui vient rejoindre donc Lucio Leoni. Le travail à quatre mains reste toujours de haute qualité, nous permettant de bénéficier d’une mise en image avertie, proportionnellement belle, historiquement concluante. Le découpage des planches est pour le moins remarquablement bien exécuté, moderne via un agencement de vignettes riches en détails et subtilement bien ancrées. On pourra noter également qu’Elodie Jacquemoire et Matteo Vattani réalisent une colorisation superbe, chaude qui vient donner un très beau relief aux graphiques.

Une deuxième partie historico-aventureuse comme on les aime, tourmentée, avec de gros soupçons de mystères, de trahison et d’actions. A suivre dans la collection Esotérique de chez Soleil.

Par Phibes, le 29 mai 2013